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Commentaire. Droits et devoirs

A l'instar d'autres pays européens, la Suisse devrait bientôt disposer d

A l'instar d'autres pays européens, la Suisse devrait bientôt disposer d'une loi réglant le partenariat des couples homosexuels. En acceptant hier d'entrer en matière sur le projet de loi élaboré par le Conseil fédéral, le Conseil national a pris acte à la fois de l'évolution des mentalités et des discriminations dont souffrent les couples de même sexe.

Bien qu'ils soient encore victimes de nombreux préjugés, les homosexuels ne sont plus perçus comme une menace pour la société. Contrairement à ce que craignent encore certains intégristes, l'homosexualité ne se «transmet» pas. Et les homosexuels eux-mêmes ont troqué le discours sur le droit à la différence pour la revendication d'une intégration dans l'indifférence. A tel point qu'ils souhaitent aujourd'hui avoir ou adopter des enfants comme n'importe quel couple hétérosexuel, et s'indignent de l'opposition que suscitent leurs rêves de parentalité.

Cette évolution des mentalités a mis en relief certaines discriminations qui apparaissent de moins en moins justifiables. A cet égard, le projet de loi du Conseil fédéral, qui prévoit l'autorisation de séjour pour le partenaire étranger et les mêmes droits que les couples mariés dans les domaines du droit successoral, du droit des assurances sociales et de la prévoyance professionnelle ainsi que du droit fiscal, s'avère très équilibré. Il offre certes des droits, mais il impose aussi des devoirs. Il remédie aux injustices les plus criantes qui frappent les couples homosexuels stables, mais refuse l'idée du mariage pour les personnes de même sexe, trop extrême sous nos latitudes. Enfin, il exclut le droit à l'adoption et à l'insémination artificielle, respectant en cela les doutes légitimes de tous ceux qui placent le bien-être de l'enfant et la nécessité de la polarité sexuelle dans la construction de son identité au centre du débat.