«Le conflit expliqué aux ados»: l'avis des principaux intéressés
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Le Temps a proposé mercredi une édition spéciale destinée aux adolescents... et est allé leur demander ce qu'ils en avaient pensé. Retours mitigés

Mercredi denier, Le Temps a proposé à ses jeunes lecteurs un journal qui leur était spécifiquement destiné pour mieux comprendre le conflit russo-ukrainien. Utile ou superflu? Le professeur Gaël Rebetez a transmis notre supplément à ses élèves lors de son cours d’histoire dans le Gymnase Français de Bienne. Articles trop longs ou plutôt pertinents, les avis sont partagés.
Stefan, âgé de 17 ans, estime que sur la forme, le tout est infantilisant. Il ajoute que le dossier s’adresse uniquement «à un public qui n’y connaît rien». Un de ses camarades de classe rejoint son avis: «On ne se rend pas bien compte de la complexité du conflit». Une élève neuchâtelo-genevoise de quatorze ans salue cependant le fait qu'«il y a plein d’informations simples à lire», ajoutant que «la forme était soignée et le fond très intéressant».
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Sensibles à la forme
Et ailleurs? Une professeure du Gymnase de Burier, dans le canton de Vaud, qui a utilisé le supplément en cours, rapporte que si le format jugé court et digeste a été apprécié, au même titre que la multiplicité des thèmes abordés (culture, diplomatique, nucléaire, politique), plusieurs questions sont restées en suspens. Où est le point de vue des Russes? Quid des civils russes contre cette guerre, ou coincés dans des pays européens? Pourquoi une telle couverture pour l’Ukraine et pas pour l’Afghanistan ou le Yémen?
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Parmi les préconisations, un professeur du Gymnase d’Yverdon propose «d’inclure des infographies à cette édition spéciale. A l’heure du tout numérique et animé, cela pourrait avoir un impact fort sur ces jeunes.»
«On peut se faire une opinion»
Dans l’école secondaire de Bienne, une partie des élèves est satisfaite. A 17 ans, Gaétane relève les illustrations: «On accroche facilement». Quant à Ibtissame, elle apprécie les données chiffrées qui lui permettent de mieux se représenter certains phénomènes, comme l’ampleur de la migration ukrainienne. «En lisant ce dossier, on peut se faire une opinion», précise Victoria. Anes, pragmatique, estime que «le dossier répond bien aux objectifs qu’il se fixe». De quoi inspirer des sujets qui répondront à leurs questions.