Aujourd'hui, Pierre-Alec Emery propose plus de 900 disques sur le Web – il affirme en avoir déjà vendu un millier –, et dispose encore d'un stock conséquent. L'homme, qui propose également des centaines de chaussettes, des strings et des kimonos, compte bientôt se lancer dans la vente de caméras numériques et d'éthylomètres à 0,5‰ – «Je viens de les recevoir, il faut juste que je les prépare dans des paquets.»
Amende de «plusieurs centaines de francs»
Quid de la légalité de ce dispositif? «Des avocats contactés par des amis ont affirmé que les automobilistes qui se feraient attraper par la police ne devraient payer que l'amende liée au dépassement de la durée de stationnement, soit 40, voire 60 francs, affirme Pierre-Alec Emery. Et de toute façon, ce disque permet surtout de ne plus devoir régler l'heure d'arrivée. Lorsque je me parque, j'arrête l'horloge.» Une précaution que ne prend certainement pas l'immense majorité de ses clients. Rappelons que tourner son disque sans changer le véhicule de place coûte 40 francs, voire davantage s'il est immobilisé pour une longue durée.
Ni la police municipale de Fribourg ni celle de Genève n'ont pour l'heure été confrontées à ces disques électroniques. A Lausanne, un contractuel avait remarqué le 1er avril dernier un disque trafiqué sur un véhicule. Surpris, l'automobiliste avait déchiré son invention, puis s'était enfui à pied, laissant les clés sur la voiture, avant de venir la récupérer au poste 45 minutes plus tard. «Nous savons que plusieurs personnes vendent des faux disques via Internet, mais nous n'en avons vu encore aucun, explique Bernard Siegrist, suppléant du chef de la sécurité du trafic et du stationnement à Lausanne. Je pense que nous les décèlerons très facilement, car ils sont en plastique. Nous avons demandé un avis de droit pour connaître la légalité d'un disque permettant l'arrêt de l'horloge.» Le seul cas connu d'automobiliste pincé avec un disque en plastique se situe à Yverdon. Selon un magistrat du Nord vaudois, celui-ci encourt une amende «de plusieurs centaines de francs».
En attendant, Ricardo. ch affirme qu'il fait le maximum pour éviter que des produits illicites ne soient vendus via son site. «Nous surveillons avec soin les enchères, mais il est bien sûr impossible de contrôler les 80 000 objets quotidiennement en vente, explique Raymond Muntwyler, responsable marketing. Si la police nous ordonne de retirer ces disques, nous obéirons immédiatement.»