Qu’est-ce qui peut pousser les sociétés vers plus d’égalité? Quels peuvent être les moteurs d’une réconciliation entre hommes et femmes dans un monde pleinement partagé? Il y a bien sûr les actions collectives, les combats pour les droits, la politique, les défilés, les batailles menées au coude-à-coude, les rendez-vous rassembleurs comme celui qui revient, chaque année, le 8 mars: la Journée internationale des femmes.

Mais il y a aussi l’action d’hommes et de femmes qui, chacun et chacune à leur manière, à leur niveau, avec leurs propres armes, constatent un état d’injustice et décident de ne pas s’en accommoder.

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Pour eux, il y a mille façons d’avancer. Certains bataillent contre les prédateurs, d’autres invitent leurs pairs à s’interroger sur eux-mêmes, d’autres enfin se glissent, le temps d’un spectacle, dans la tête de celles d’en face. Certaines œuvrent pour défendre des femmes malmenées, d’autres pour faire connaître celles que l’histoire a négligées, d’autres encore pour leur donner, à toutes et à tous, le goût de la liberté.

Des engagements joyeux

Il y a dans ces engagements, souvent, quelque chose de joyeux, d’inspirant, de puissant, même. C’est la jeune poétesse Amanda Gorman qui, lors de l’investiture de Joe Biden, rappelle aux Américains qu’un autre pays, un pays où vivre ensemble, est possible. C’est la romancière camerounaise Djaïli Amadou Amal qui remporte le Goncourt des lycéens avec Les Impatientes, et qui combat pour que les filles du Sahel secouent la tutelle de leurs parents et de leurs maris.

Car ces figures-là, même lorsqu’elles sont aussi jeunes qu’Amanda Gorman, enseignent l’avenir. Elles indiquent des voies, tracent des chemins, donnent des leçons de courage. Pour les petites filles, ces modèles sont essentiels, ils ouvrent les possibles, permettent l’identification. Pour les petits garçons aussi, qui voient et intègrent que les femmes sont, elles aussi, en position de force.

Le défi du «leadership féminin»

L’ONU a placé la journée du 8 mars 2021 sous le signe du «leadership féminin». L’organisation a fait le compte des pays où les femmes sont à la tête d’un Etat ou d’un gouvernement: ils ne sont que 22 sur 197. Si rien ne change, dit l’ONU, il faudra encore cent trente ans pour atteindre l’égalité au sommet des Etats. Pour Gloria Steinem, figure du féminisme américain, «nous sommes toutes construites par d’autres femmes»; d’autres femmes et d’autres hommes qui, explorant aujourd’hui de nouveaux territoires, aideront peut-être les générations qui viennent à réconcilier le monde.


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