Isabel Valarino: «La Suisse est le seul pays d’Europe où les pères n’ont droit à aucun congé»
egalité
AbonnéLes études le montrent: là où les pères bénéficient d’un congé paternité ou parental qu’ils sont incités à prendre, ils investissent leur rôle. Toute la société en profite. La sociologue vaudoise Isabel Valarino est formelle: la clé de voûte du changement reste la volonté politique

Le 27 septembre, les Suisses et les Suissesses se prononcent sur un congé paternité de deux semaines, issu de longues tractations politiques. Nous explorons les enjeux de ce choix à travers une série d’articles.
- «Deux semaines de congé paternité, c’est trop long: le papa et la maman se marcheront sur les pieds»
- Congé paternité: le long chemin du premier pas
- Outre-Sarine, le «congé» paternité prend des airs de «vacances»: une question linguistique
- Un remède au faible taux de fécondité?
- La grande offensive des multinationales sur le congé paternité
C’est l’histoire d’une petite fille née dans un village vaudois au sein d’une famille «comme les autres», un père employé à plein temps et une mère à temps partiel dès sa naissance pour s’occuper d’elle. L’histoire d’une brillante étudiante en sociologie consciente d’avoir été façonnée par toutes les représentations collectives. L’histoire de jeunes pères qu’elle a pu suivre plus tard pour ses recherches, bien décidés à ne pas être «le parent secondaire». Celle de politiques publiques qui prônent l’égalité mais légitiment dans les faits tous les obstacles à l’implication des hommes dans la vie domestique. L’histoire, enfin, de nos normes, de nos lois – celle que nous écrivons en tant que société.