Le viol à la guerre, la pire manière d'enlever à l'autre son humanité
Les témoignages de crimes sexuels se multiplient en Ukraine. Pour les spécialistes, ces actes découlent d'une culture exacerbée de la virilité et de la violence dans le contexte militaire, mais aussi dans le reste de la société
«Les femmes ukrainiennes, là-bas, viole-les. Mais protège-toi.» Ces mots prononcés avec des rires légers sont impensables. Ils seraient pourtant ceux de l’épouse d’un soldat russe à ce dernier, capturés lors d’un échange téléphonique par les services secrets ukrainiens et postés à la mi-avril. Le couple a été identifié par les journalistes de Radio Free Europe/Radio Liberty. Il s’agirait de deux jeunes Russes installés en Crimée. Ils élèvent un petit garçon de 4 ans, s’enlacent en souriant sur les réseaux. Et se donnent, entre deux gloussements, un permis de violer.
Les témoignages de viols en Ukraine se succèdent. Dans les médias, des femmes parlent, alors qu’un premier rapport de l’ONG Human Rights Watch a documenté des violences sexuelles commises par des soldats russes sur des civils ukrainiens au début du mois. Sur quels mécanismes s’appuient ces actes? Une folle impulsion individuelle ou la manifestation d’un phénomène collectif hors conflit, qui s’exprime insidieusement lors des guerres?