En cultivant la bienveillance, notre qualité de présence peut devenir vaste et paisible, généreuse et calme, riche et profonde. Notre cœur et notre vie tout entière peuvent se transformer instantanément par la simple présence de cette mystérieuse et chaleureuse invitée. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une gentillesse fragile et naïve, mais bien d’une force puissante et transformatrice; peut-être même la plus puissante et lumineuse des forces dont nous pouvons rêver.

Beaucoup d’entre nous vivons dans le stress, l’agitation permanente, la peur, la compétition, le surmenage… Cultiver la bienveillance, c’est revenir à ce qui est essentiel, c’est se reconnecter à ce qui est noble et vrai en nous. Il semble y avoir un point commun à toutes les difficultés auxquelles l’humanité doit faire face aujourd’hui: l’homme, ou plus précisément son égoïsme. Si la cause se trouve dans l’homme, c’est en lui qu’il faut trouver la solution. Aucun système politique, aucune solution technologique, ni la science ne peuvent résoudre nos difficultés.

Peut-on vivre sans cœur, sans amour, sans chaleur? Je ne le crois pas. L’humanité évitera-t-elle le grand chaos si elle ne cultive pas ses qualités du cœur? Je ne le crois pas. Il nous faut percevoir que nous sommes interdépendants, avec les autres femmes, hommes et enfants, avec les autres nations, les animaux, la nature et la terre. Il est intéressant de noter que même si notre but est notre épanouissement personnel, les études nous montrent de nombreux bénéfices pour celles et ceux qui consacrent du temps pour cultiver la bienveillance: une diminution de l’agressivité, de la peur et de la colère, de l’anxiété, de la rumination, de l’autocritique, de la dépression et une augmentation des sentiments d’amour, de joie, de contentement, de gratitude, de fierté, d’espoir, ainsi que plus d’intérêt, d’amusement et d’émerveillement.

La bienveillance ajoute une dimension à notre vie, elle y amène de la profondeur.


Fabrice Dini, «Le Privilège d’être», Editions Savitri, 2019.


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