Ces féministes chinoises qui ne veulent ni homme ni enfants
Dans l'empire du Milieu, une nouvelle mouvance de femmes émancipées rejette en bloc le mariage et la vie de famille. Certaines vont jusqu’à prôner une forme d’eugénisme pour se défaire des hommes médiocres
Chen a décidé très tôt, à l’école secondaire déjà, qu’elle ne se marierait jamais et n’aurait pas d’enfants. Agée aujourd’hui de 22 ans, cette spécialiste du marketing n’a pas changé d’avis. «Je n’ai jamais vu de mariage heureux, seulement des familles dysfonctionnelles, avec des pères en colère, des mères insatisfaites et des enfants déprimés, dit-elle. Je ne pense pas non plus qu’une relation amoureuse doive être institutionnalisée par le mariage pour avoir un sens.»
Quant aux enfants, cela coûte cher et requiert énormément de dévouement. «Je ne vois pas l’intérêt de sacrifier une large part de ma vie afin de cultiver un autre être humain qui sera sans doute médiocre et ne me montrera pas de gratitude, lâche-t-elle, en reconnaissant adhérer à un éthos égoïste et hédoniste. A ce prix, je préfère investir dans un chien.» Chen appartient à une cohorte grandissante de jeunes femmes chinoises qui rejettent en bloc les codes d’un système patriarcal et oppressif.