Il s’en boirait quotidiennement plus d’un milliard de tasses sur la Terre. Et pourtant, dans la plupart des cas, l’attention portée à son égard frise l’indifférence. Pour autant qu’il soit chaud et bien serré… Le café serait-il condamné à rester le fidèle mais méconnu compagnon de l’ombre? Pas à en croire un homme qui s’attache à le mettre en lumière depuis quelques années déjà. C’est un ancien professeur d’histoire, Hippolyte Courty, qui, jusqu’en 2008, n’en buvait pas une goutte.

Histoire de goût: «Je le détestais, n’y trouvant que brûlé, déviances et caoutchouc…» Et puis, à force de chercher à comprendre l’engouement de certains, c’est la révélation: «Je sentis équilibre, douceur, complexité, corps, arôme; et j’entendis terroir, variété, plantation, producteur, fermentation.» Voilà le voyage auquel ce désormais grand spécialiste convie le lecteur à travers un livre aussi passionnant qu’édifiant.

Un parcours initiatique

L’histoire de ce petit grain, en véritable parcours initiatique, y est contée par le menu. Parcours à travers les siècles, les continents, torréfaction, principes de dégustation, bases incontournables d’une préparation réussie: tout y est minutieusement détaillé. Totalement impossible, après lecture, de siffler son petit noir comme avant. Et difficile aussi par la suite pour le gourmet curieux d’une alternative à la production de masse de ne pas (re)découvrir les charmes oubliés de produits artisanaux aux nobles origines, sélectionnés avec soin, puis torréfiés en quantités réduites.

«Café», par Hippolyte Courty, Editions du Chêne, 320 p., env. 60 fr., www.editionsduchene.fr