Quarante kilos de sucre, autant de farine, 10 kg de beurre, une montagne de levure… voilà l’arsenal tout doux que l’on trouve chez Laure Platiau. La jeune dame craindrait-elle à ce point la pénurie en ces jours de confinement? Non. Tout ce stock était destiné à ses gourmandes affaires.

Et patatras!

La cheffe pâtissière qui a écumé les maisons étoilées (dont le Louis XV d’Alain Ducasse à Monaco) a monté en janvier sa petite entreprise à Genève. Stages en son atelier pour enfants comme pour adultes, afin d’apprendre à concocter le chou, la religieuse, le macaron, le mille-feuille vanille et praliné. Ça a démarré fort. Et patatras, un virus a circulé et cloué sa clientèle dans ses pénates.

Ch’ti dans l’âme, la native de Lille a de la ressource. Pas question de remiser fouet, rouleau, moules, spatules et pinceaux, Son époux genevois rencontré sur l’île de Porquerolles lui fabrique un site sur mesure, et Facebook fait le reste. Elle donne désormais rendez-vous plusieurs fois par semaine à ses apprenti(e)s pâtissières et pâtissiers. Deux jours avant le cours en ligne, la fiche recette est postée sur son site, moyennant une participation de 15 francs.

Dernière douceur proposée: la tarte aux pommes roulée à la sauce caramel et au beurre salé. Le live dure une heure trente, et est interactif. Un doute? On questionne en direct Laure, qui officie depuis son atelier. «Bien entendu, dans ce contexte difficile, il faut s’adapter et faire avec ce que l’on a. C’est un peu basique, farine, sucre, œufs, des fruits de saison. Je ne vais pas envoyer les gens faire les courses. On s’arrange avec les ingrédients disponibles», insiste-t-elle.

Révélation au Touquet

Enfant, Laure Platiau s’imaginait commissaire-priseur. Etrange, se dit-on aujourd’hui… Elle fait son droit, sans trop de conviction. Un samedi, elle se rend aux portes ouvertes de l’Ecole hôtelière du Touquet. Une révélation. Elle veut créer, faire quelque chose avec ses mains. Ce sera la pâtisserie. Apprentissage, tournées des tables étoilées, formation auprès des Meilleurs ouvriers de France (Jacques Maximin, Philippe Jego).

A Genève, aux Eaux-Vives, dans un cadre bucolique, elle a posé sa batterie d’idées. Objectif: transmettre un savoir-faire et une passion, surtout auprès des plus jeunes. Cet été, en juin et juillet, elle nous invite en cuisine. Stages aux fruits de saison. Cela nous fera le plus grand bien.


Laure Platiau, cheffe pâtissière, chemin de la Clairière 11, Genève, tél. 079 865 97 15 et sur Facebook. Tous les articles de la rubrique «Un jour, une idée».