Inaugurée en juin dernier, Meezy, une start-up lausannoise, propose chaque semaine un plat «prêt à cuisiner» composé de produits frais et locaux à concocter chez soi, à deux. Du mercredi au dimanche, l’abonné vient chercher son sac et découvre la proposition culinaire de la semaine, par exemple des bocaux d’épices, de la purée de cajou, des légumes frais et un morceau de tofu ou de poulet local, le tout accompagné d’une recette simple. Le but: faire (re) découvrir aux gens le bonheur de cuisiner et partager un repas à deux.

À Genève, la start-up BeyondFood a lancé un concept similaire en avril 2016. Les paniers sont livrés le mardi soir par des coursiers à vélos électriques et peuvent être commandés pour une, deux ou quatre personnes, et peuvent être consommés dans la semaine. Tous les produits sélectionnés sont bio, locaux et de saison afin d’apporter le plus de saveur possible aux plats. Ils viennent de fermes alentours et de maraîchers et producteurs locaux. La démarche des deux entreprises est d’aller d’abord chercher sur le marché les produits disponibles, puis d’inventer une recette – «ce que les gens ne font plus aujourd’hui», confie Marie-Lou Veillon, à la base de BeyondFood. Les ingrédients sont pré-dosés dans des bocaux réutilisables et rassemblés dans un sac papier ou tissu entièrement recyclable. Le but est d’atteindre un taux de déchets non recyclables de 0%.

Les deux start-up assument une grande cohérence dans leurs actions. Cohérent dans l’environnement, dans le développement des partenariats avec des entreprises locales et dans le choix de ses partenaires. Approchée par Crédit Suisse, Meezy a décidé d’être soutenue par la Banque Alternative Suisse. «En tant qu’entreprise de nourriture bio et équitable, on ne pouvait pas se lier à une banque qui finance Monsanto», déclare Paolo Pizzolato, initiateur de Meezy. Dans quelques semaines, leur partenariat avec vélocité Lausanne leur permettra de livrer à vélo les sacs chez les abonnés, tandis qu’un partenariat avec la Brouette, coopérative de nourriture en vrac en cours de création, est à l’étude pour éliminer les déchets dans toutes les étapes du concept.

La particularité de ces start-up est leur envie commune de participer au développement de leur communauté locale et non d’un business à proprement parler. «Peu importait le concept au final, je voulais quelque chose de créatif qui ait un impact positif sur l’environnement et la population. Qui soit cohérent avec mes valeurs», explique Paolo Pizzolato. Plus qu’une recherche de profits, elles lient acteurs locaux, projets sociaux et soucis écologiques pour mettre en place des réseaux de commerces, de personnes et d’initiatives engagées. «Nous voulions faire du business avec une touche humaine, éveiller les gens à de nouvelles saveurs, respectueuses des saisons et de l’environnement. D’où le nom de l’entreprise, aller plus loin que la nourriture…», rapporte Marie-Lou Veillon. Une belle philosophie, pour de jeunes entrepreneurs qui s’activent plus pour l’idée de changement et d’avenir que pour créer un commerce lucratif.