Roue Libre, un pastis genevois

«Quand on ouvre la bouche, c’est pour boire un pastis ou pour dire une vérité», affirmait l’écrivain et cinéaste Marcel Pagnol. Apéritif emblématique de tout Marseille, le pastis est né en 1932 de l’intuition de Paul Ricard, et s’est imposé jusqu’à nos jours dans sa formule aux notes de réglisse et aux arômes méditerranéens.

A Genève, Frédéric Verne a concocté sa recette personnelle en variant la combinaison des herbes aromatiques. Après avoir travaillé dans l’horlogerie au sein de maisons prestigieuses, le jeune entrepreneur a quitté cadrans et mouvements pour s’amuser avec le processus de distillation, une passion devenue désormais son métier principal.

«J’aime beaucoup l’absinthe et j’ai décidé d’utiliser l’armoise et l’absinthe sauvage dans la composition, précise le jeune trentenaire. J’ai réduit la quantité d’anis car je n’aime pas que le pastis soit trop laiteux. Ma version est plus légère et parfumée aux notes de camomille et de menthe poivrée.»

Un processus simple

Avant d’arriver à son assemblage final, il lui a fallu élaborer et tester environ 22 recettes, dégustées à l’aveuglette avec ses amis. Celle qui a été retenue était bien évidemment celle qui se buvait le plus facilement, d’où le nom Roue Libre. Si le pastis se boit dilué dans de l’eau froide avec l’ajout de beaucoup de glace, Frédéric suggère aussi de déguster son pastis seul pour en apprécier tous les arômes.

Il déplore l’utilisation d’huiles essentielles pour booster le goût du pastis, et défend un processus simple sans aucun ajout ultérieur. «Macération, distillation, on laisse reposer et on ne touche plus rien» résume le jeune distillateur, qui pour l’instant ne se préoccupe pas de promouvoir sa boisson. Elle est servie seulement à Genève, notamment au bar Distillerie, tenu par son frère – lui aussi féru d’alambics et herbes aromatiques, et à l’origine de la fameuse vodka LVX. On retrouve aussi la bouteille sur les comptoirs du Sauvage à Plainpalais, ou chez les cavistes Bacchus, Nino, Capybara et Trois Bouchons. Une boisson on ne peut plus genevoise, donc, avec sa jolie étiquette signée par l’illustratrice Ginevra Mandelli, du Studio Les Amazones.

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