Zeste d’ailleurs
AbonnéIssue de la minorité hazara, Shaherbano a traversé mille et une vicissitudes avant de trouver une terre d’accueil. Elle raconte son parcours, du Pakistan au projet culinaire de Gastwerk, à la capitale fédérale

Au moins autant que de saveurs, la cuisine est une histoire de racines, de voyage, d’identité, de partage. Jusqu’à l’été, «Le Temps» vous propose une série de portraits de professionnels de la gastronomie qui ont quitté leur pays d’origine, ou dont la famille a émigré pour s’établir en Suisse.
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Berne, Viktoriaplatz. Sa caserne de pompiers désaffectée a vu surgir ces dernières années une myriade de projets autour de la grande cour centrale, reconvertie en terrasse informelle. Le mur de briques s’ouvre sur une fenêtre à l’enseigne de Gastwerk. Un tableau noir affiche le menu du jour à l’emporter, les suggestions, les tarifs plus que raisonnables de ces «perles culinaires» venues de loin, de nombreux points chauds du globe. Syrie, Erythrée, Palestine, Tibet, Somalie, Afghanistan… A l’intérieur, au frais, un thé à la cardamome nous attend, accompagné d’une assiette de baklavas et de basboussas, ces pâtisseries orientales poisseuses, irrésistibles et follement dépaysantes, le temps pour Shaherbano Sharifi de se raconter, un peu, avant de reprendre le travail en cuisine.