Genève contre l’homophobie
assises
Les premières Assises contre l’homophobie se tiennent aujourd’hui et demain à Genève. La manifestation met l’accent sur le monde éducatif et propose de nouvelles pistes de prévention.
Si aujourd’hui en Suisse l’homosexualité semble mieux acceptée, les préjugés et les discriminations ont la vie dure. Viole nces physiques et verbales, ostracisme: ces différentes formes de rejet, plus ou moins explicites, encore souvent banalisées, touchent particulièrement les jeunes gays, bi, lesbiennes et transgenres. Avec des conséquences parfois graves sur la santé physique et psychique. Selon une étude menée en 2000, en Suisse, un jeune gay sur quatre aurait tenté de mettre fin à ses jours.
La Fédération genevoise des associations LGBT (qui lutte pour la reconnaissance des droits des personnes lesbiennes, gays, bi et transsexuelles), l’Etat, la Ville et l’Université de Genève ont choisi de s’unir pour lutter contre l’homophobie, en particulier dans les milieux éducatifs. Les premières Assises contre l’homophobie se tiennent aujourd’hui et demain à Uni-Mail à Genève, signe d’une volonté d’engagement des pouvoirs publics. On pourra y entendre de nombreux intervenants suisses et étrangers, parmi lesquels des chercheurs, acteurs associatifs et professionnels de l’éducation, mais aussi des personnalités des médias, comme Jean-Philippe Rapp, président du comité d’honneur des Assises, ou du monde politique, comme Charles Beer, conseiller d’Etat genevois chef du Département de l’instruction publique.
Au programme: témoignages, conférences et tables rondes, pour tenter de dresser un état des lieux de la situation en Suisse romande et présenter des initiatives pilotes en Suisse comme à l’étranger, notamment au Canada. Selon Stéphane André, président de l’association La Boussole, ces premières Assises sont l’occasion de prendre conscience des manques qui existent en Suisse romande. «On sent encore une gêne sur ces questions, explique le responsable associatif. Or, c’est un enjeu de prévention, mais aussi une question citoyenne.»