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A Genève, un autodafé pour toute cette paperasse

Dimanche prochain à Plainpalais, l’artiste Elena Montesinos perpétue sa tradition du bûcher des endettés

Depuis 2016, l’art d’évacuer les symboles de l’endettement à Plainpalais. — © Dorothée Thébert Filliger
Depuis 2016, l’art d’évacuer les symboles de l’endettement à Plainpalais. — © Dorothée Thébert Filliger

Mise à feu du Bonhomme Hiver pour fêter l’arrivée du printemps, feu de la Saint-Jean pour le début de l’été… Quoi d’autre? C’est désormais la quatrième année qu’Elena Montesinos convoque le public autour d’un bûcher érigé sur la place publique. Son combustible? Les vieilles déclarations d’impôt, les amendes excessives, poursuites, factures, rappels et autres récépissés en tout genre, sans oublier les tickets de caisse exorbitants et les billets de loterie perdants.

Cet acte artistique convivial surfe entre art et réalité. Il a démarré en 2016, dans le cadre d’un festival dédié à la performance intitulé Who’s Afraid of Performance Art (WAOPA) qui avait été organisé par les curatrices genevoises Madeleine Amsler et Marie-Eve Knoerle. Le projet puise son inspiration dans les difficultés financières de l’artiste, mais fait aussi référence au fameux bûcher des vanités de Girolamo Savonarole, despote politico-religieux de la fin du XVe siècle qui avait fait brûler, à Florence, avec tous les symboles de vanité, des tableaux de nus réalisés par Botticelli.

Une parade partira de Bel-Air en direction de la plaine de Plainpalais où, le long des pistes de pétanque, une benne servira de brasero géant. Avant de finir dans des flammes aussi purificatrices qu’hypnotiques, les montants de ces factures seront additionnés, afin de conserver dans un livre de comptes le poids de ces «douloureuses» parties en fumée. Un concert du groupe expérimental DAS FFN animera également la performance, qui prendra fin à 21h30.

Le bûcher des endettés, place Bel-Air, Genève, dimanche 15 décembre, 18h. Tous les articles de la rubrique «Un jour, une idée».