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Gentiana, une fondation pour mieux faire connaître les vertus et les dangers des plantes médicinales

En Suisse, 35% des médicaments prescrits aux patients sont d'origine naturelle.

«En Suisse, 35% des médicaments prescrits et 50% des préparations en vente libre sont d'origine naturelle. De plus en plus de gens se tournent vers les plantes médicinales, mais ils les connaissent mal.» Pour pallier ce manque d'information qui peut s'avérer dangereux, Kurt Hostettmann, professeur de pharmacognosie et de phytochimie aux universités de Lausanne et de Genève, a décidé, aux côtés de politiciens et de scientifiques, de créer la Fondation Gentiana pour la connaissance des plantes médicinales. Présentée hier à la presse, elle a pour but d'offrir une formation continue aux professionnels de la santé et d'améliorer l'information au public.

Face à l'afflux toujours plus exotique des préparations d'origine végétale, les professionnels de la santé doivent pouvoir avoir accès à une formation continue de niveau académique. «Les informations scientifiques au sujet des plantes s'affinent, sur leurs bienfaits mais aussi sur leurs éventuels effets non désirés», poursuit Kurt Hostettmann. L'exemple le plus récent est celui du millepertuis, une plante utilisée depuis des siècles et qui ne sera désormais vendue qu'en pharmacie, vu les interactions qu'elle présente avec d'autres médicaments (lire LT d'hier).

Former les médecins et les pharmaciens ne suffit toutefois pas. Le consommateur, alléché par des messages publicitaires de qualités diverses, peut acquérir des plantes médicinales directement dans le pré, à l'étranger au cours d'un voyage ou par l'intermédiaire d'Internet. La Fondation Gentiana prévoit ainsi d'organiser des conférences publiques. Le but n'est pas de décourager les gens à se soigner avec les plantes, mais de les informer sur les bénéfices et les risques réels qu'il faut en attendre, afin de rendre cette automédication plus sûre.

Un Jardin de plantes médicinales à Leysin

La meilleure manière pour faire la connaissance d'une plante, c'est de l'observer dans la nature, dans son environnement ou, mieux encore, en compagnie des plantes à l'aspect voisin, pour mieux apprendre à discerner les subtiles différences qui empêcheront, par exemple, l'amateur de se jeter sur le toxique vératre alors qu'il croyait récolter de la gentiane jaune aux vertus digestives. «Nous allons créer un Jardin de plantes médicinales à Leysin, sur une parcelle de 33 000 mètres carrés, explique Kurt Hostettmann. Ce jardin botanique devrait permettre aux gens de se familiariser avec ces végétaux parfois difficiles à identifier, surtout lorsqu'ils ne sont pas en fleurs.»

Le projet a séduit les autorités de la commune de Leysin, qui met à disposition le terrain. La station y voit un atout supplémentaire dans son offre touristique, mais aussi une manière de relancer sa vocation sanitaire, elle qui était née dans les années 1870 autour des sanatoriums.

Renseignements: Fondation Gentiana, Université de Lausanne, Institut de pharmacognosie et de phytochimie, BEP, 1015 Lausanne. Tél. 021/692 45 61.