Former les médecins et les pharmaciens ne suffit toutefois pas. Le consommateur, alléché par des messages publicitaires de qualités diverses, peut acquérir des plantes médicinales directement dans le pré, à l'étranger au cours d'un voyage ou par l'intermédiaire d'Internet. La Fondation Gentiana prévoit ainsi d'organiser des conférences publiques. Le but n'est pas de décourager les gens à se soigner avec les plantes, mais de les informer sur les bénéfices et les risques réels qu'il faut en attendre, afin de rendre cette automédication plus sûre.
Un Jardin de plantes médicinales à Leysin
La meilleure manière pour faire la connaissance d'une plante, c'est de l'observer dans la nature, dans son environnement ou, mieux encore, en compagnie des plantes à l'aspect voisin, pour mieux apprendre à discerner les subtiles différences qui empêcheront, par exemple, l'amateur de se jeter sur le toxique vératre alors qu'il croyait récolter de la gentiane jaune aux vertus digestives. «Nous allons créer un Jardin de plantes médicinales à Leysin, sur une parcelle de 33 000 mètres carrés, explique Kurt Hostettmann. Ce jardin botanique devrait permettre aux gens de se familiariser avec ces végétaux parfois difficiles à identifier, surtout lorsqu'ils ne sont pas en fleurs.»
Le projet a séduit les autorités de la commune de Leysin, qui met à disposition le terrain. La station y voit un atout supplémentaire dans son offre touristique, mais aussi une manière de relancer sa vocation sanitaire, elle qui était née dans les années 1870 autour des sanatoriums.
Renseignements: Fondation Gentiana, Université de Lausanne, Institut de pharmacognosie et de phytochimie, BEP, 1015 Lausanne. Tél. 021/692 45 61.