Elle ne souffrait d’aucune maladie grave, mais considérait la vieillesse comme une maladie incurable. Jacqueline Jencquel s’est donné la mort à 78 ans. «En début de semaine, c’est seule et en toute connaissance de cause que tu as tiré ta révérence. En beauté et courageusement», écrit le quotidien Libération dans un billet ému. La Française militait pour la légalisation du suicide assisté depuis plusieurs années. Elle s’est longtemps engagée à l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) avant de publier un livre intitulé Terminer en beauté, aux Editions Favre.

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Elle a également tenu un blog sur le site du Temps pour raconter son engagement, jusqu’au dernier moment, celui des adieux. Le 29 mars, elle a publié un ultime texte pour défendre son droit à une «interruption volontaire de vieillesse», évoquant une époque marquée par la crise sanitaire et la guerre. «J’espère que la loi va changer et que d’autres, après moi, auront la possibilité de partir, entourés de leurs proches, lorsqu’ils l’auront décidé et qu’ils auront atteint l’hiver de leur vie», écrivait-elle. L’appel d’une militante qui a martelé son souhait de partir avant d’être abîmée, quitte à déranger avec ses déclarations. «Plutôt que de vouloir me protéger, écoutez-moi et respectez-moi, au lieu de m’obliger à me cacher et à me taire», concluait-elle.

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