Publicité

Librations, divorce cosmique

Au cours de notre semaine consacrée à l’anniversaire d’Apollo 11, nous apprenons une nouvelle stupéfiante: la Lune nous quitte! Dans les termes des astronomes, Terre et Lune forment un système. Disons: un couple. Inséparable. Et pourtant…

Le mot n’a pas un rapport direct avec ce fait troublant. Notons toutefois que les «librations» de la Lune expliquent le rapport complexe du satellite avec sa planète. Venu du même champ sémantique que le livre – au sens de la mesure des liquides et des poids, que consigneront les premiers ouvrages –, «libration» exprime le balancement «apparent» d’un astre, disent les dictionnaires. «Apparent», car il peut y avoir une distorsion optique: durant l’observation, celui qui regarde se meut, sur son bout de Terre, en même temps que son objet d’étude… Reste que l’axe de rotation de la Lune n’est pas perpendiculaire au plan de son orbite, ce qui explique qu’à une position donnée pendant un mois, on ne verra pas la moitié de la Lune, mais 58% environ de sa surface. Un contributeur de Wikipédia résume joliment: «La Lune semble faire «oui» de la tête.»

Voire. Elle a dit «oui» au mariage, mais elle s’en va quand même. On apprend que la belle de nuit s’éloigne – de 3,8 cm à 4,6 cm par année, selon les sources. Certes, à l’heure où ces lignes sont écrites, la Lune se trouve à 363 693,744 km de nous. Quelques centimètres par an ne changent pas grand-chose. Pourtant, même dans les affaires de couple, cette Lune nous aura ressemblé jusqu’au bout.

Chaque jour de l’été, sans prétention, «Le Temps» déguste un mot de la langue française.