Ligia Dias, dans les mailles insolites du bijou
Un jour, une idée
A Lausanne, la galerie d’art La Placette accueille le vendredi 10 décembre une vente des bijoux de l’artiste genevoise, alors que dans la Cité de Calvin l’espace de design Complete Works expose une de ses installations

Un filet noir accroché au plafond tel un hamac, habillé par des lumières mais aussi par des chaînes, cristaux et perles suspendus. En s’approchant du lustre imposant, on en découvre peu à peu des détails amusants, comme l’utilisation des bouchons en liège, clin d’œil à la fête. Cette installation occupe une des pièces de la galerie de design Complete Works, nichée dans la Vieille-Ville de Genève, et dévoile déjà les contrastes saisissants de l’œuvre de Ligia Dias.
L’univers de l’artiste conjugue un penchant exubérant avec l’emploi d’éléments humbles, comme des pièces de métal dénichées dans une quincaillerie. Sa première inspiration remonte à un collier réalisé par l’artiste du Bauhaus Anni Albers vers 1940, avec des rondelles d’acier tenues ensemble par un ruban. A son tour, Ligia signe en 2005 pour Swarovski une corde couleur écrue longue de 10 mètres et totalement brodée de strass. Elle pose ainsi les bases de son vocabulaire en quittant le monde de la mode, après trois ans dans le prêt-à-porter chez Lanvin avec le grand couturier Alber Elbaz, pour se consacrer principalement au bijou.
«Entamer un nouveau cycle»
«A présent, je me suis imposée de ne plus acheter de matières premières et de vider tous les cartons que je possède déjà. C’est une sorte d’exercice, une contrainte pour aller au bout de quelque chose, lâche la créatrice. J’aime penser que je fais de la place pour quelque chose de nouveau, pour entamer un nouveau cycle.» Certaines de ses pièces les plus iconiques seront vendues le 10 décembre à l’espace d’exposition La Placette à Lausanne. On y retrouvera notamment son célèbre collier en forme de moules, ou encore ses rubans qui tressent ensemble chaînes et perles. 10% du produit des ventes sera versé à des associations caritatives.
Le public pourra aussi découvrir un nouveau collier, baptisé After Gordon, qui emploie comme pendentif un os à moelle recouvert d’une feuille d’or. «Je fais référence à un événement organisé à New York par l’artiste Gordon Matta-Clark, qui avait inventé dans les années 1970 une expérience collective inédite en tenant pendant trois ans un restaurant légendaire pour et par les artistes, nous raconte la créatrice. Certains dimanches, les convives, après avoir dégusté un délicieux pot-au-feu, pouvaient partir avec un os à moelle, emballé comme un présent.»
Bijoux Ligia Dias. Vente le vendredi 10 décembre de 17h à 20h à La Placette, rue Saint-Roch 2, Lausanne. Installation «Antoni», jusqu’au 17 décembre chez Complete Works, rue du Perron 27, Genève. Retrouvez tous les articles de la rubrique «Un jour, une idée».