Mattea Meyer (PS/ZH): «Le challenge des podiums»
carnet de campagne
A l’approche des élections fédérales, «Le Temps» suit six candidats durant leur campagne
Carnet de campagne
«Le challenge des podiums»
Mattea Meyer PS/ZH
Mattea Meyer a passé la matinée au bureau du secrétariat du Parti socialiste, à quelques pas de la gare de Winterthour. Avec l’aide de trois militants, elle a envoyé des cartes postales avec son portrait et le logo du PS. «J’adresse des cartes vides à toutes mes connaissances pour qu’elles puissent elles-mêmes les envoyer à leurs amis et les encourager à voter pour moi», explique-t-elle. Son objectif: distribuer 10 000 de ces lettres estampillées Mattea Meyer in der Nationalrat.
«La semaine est intensive», admet la candidate de 27 ans. «Mais passionnante!» Outre la demi-douzaine d’heures consacrées à l’envoi de ce matériel de campagne, la socialiste se rend quasiment chaque jour à des événements, qu’il s’agisse d’un stand avec son parti, de fêtes de quartier ou de débats contradictoires. «J’adore les podiums. C’est une occasion idéale pour présenter ses idées.»
Son premier débat de campagne, lundi passé, s’est révélé particulièrement exigeant. Mattea Meyer se mesurait entre autres à l’éloquent candidat UDC Roger Köppel, rédacteur en chef de la Weltwoche. «Le thème du débat – le lobbying – n’était pas difficile. Je plaide pour ma part pour la plus grande transparence. Mais après le débat, le public a commencé à poser des questions sur l’asile. C’est un thème beaucoup plus délicat, sur lequel Roger Köppel adore s’engager. Le sort des réfugiés me préoccupe et je milite pour davantage de solidarité. Ce qui est sûr, c’est que je ne partage aucunement les idées du candidat UDC!» souligne-t-elle.
Samedi, elle sera d’ailleurs chargée de prononcer un discours, à l’occasion des 10 ans du lieu d’accueil des sans-papiers à Zurich et des 30 ans de Freiplatzaktion, une association qui se bat «pour une politique migratoire plus humaine».
Son dernier débat en date, jeudi soir, s’annonçait bien plus consensuel. L’Union syndicale du canton de Zurich avait invité quatre candidats, tous de gauche, pour parler des «syndicats et de l’Europe».
Mattea Meyer est elle-même membre du VPOD et d’Unia. Elle siège au comité d’initiative contre le dumping salarial… qui vient d’essuyer un échec au parlement zurichois. Malgré le plaidoyer de la jeune socialiste, l’initiative, qui réclamait des instruments plus forts contre le dumping, a été balayée lundi par une majorité de députés.
Sandrine Hochstrasser