Dans notre cas, il faut préciser. Parler de «myoclonies de l’endormissement», l’usage étant d’utiliser le mot au pluriel. Car en premier lieu le sens de «myoclonie» est plus général: le Larousse médical décrit cette notion comme une «contraction musculaire brutale et involontaire due à la décharge pathologique d’un groupe de cellules nerveuses». Le contexte est grave, il peut s’agir de maladies du système nerveux central, par exemple une affection dégénérative. «Myoclonie» se dit aussi dans le contexte de l’épilepsie.

S’agissant du sommeil, qui nous occupe ces jours, le cas se révèle plus bénin. Ces myoclonies-là sont ces secousses des jambes que certains connaissent bien, au moment de basculer dans l’obscurité de la somnescence (LT du 05.08.2013). Cette contraction des muscles, quelque peu sautillante, et qui peut parfois avoir l’effet contraire du contexte de leur apparition; nous réveiller, un temps au moins. Les experts des sites de conseils de santé se montrent rassurants. A moins de devenir trop fréquents – certains mentionnent un seuil de cinq soubresauts par heure –, ces mouvements, même brusques, demeurent anodins. Pas de quoi faire une insomnie. Et d’ailleurs, il ne faut pas confondre ce phénomène avec le syndrome des jambes sans repos, qui, lui, peut affecter l’aspirant dormeur par des douleurs aux membres inférieurs.

Reposant, dans leur sonorité de science-fiction, sur le grec «klonos», l’agitation, nos myoclonies de l’endormissement font penser à une prise d’élan avant le grand saut dans l’inconnu de nos nuits. On parle aussi de sursaut du sommeil. Joli contraste.