La nouveauté du jour. A nouveau célibataire, Fiat propose une bonne à tout faire
Avec le break Croma, la marque revient dans le segment moyen supérieur.
L'alliance de Fiat avec l'américain General Motors a fait long feu. Le second a payé 1,55 milliard d'euros au premier pour rompre le partenariat engagé en 2000. Cet argent frais sera bien utile au groupe turinois, dont le secteur automobile perd actuellement 3 millions d'euros par jour. Mais les fruits de l'alliance rompue sont persistants: au Salon de Genève, la nouvelle Fiat Croma cache sous sa carrosserie de break une plate-forme d'Opel (modèles Vectra et Signum), une des marques de la galaxie GM. Cette longue plate-forme permet à la Fiat Croma d'afficher des dimensions confortables: 4,75 m de longueur, 1,77 m de largeur, 1,60 m de hauteur et 2,70 m d'empattement.
La Croma signe ainsi le retour de Fiat dans le segment moyen supérieur. Elle reprend en fait l'appellation d'un modèle qui s'est vendu à un demi-million d'exemplaires entre 1985 et 1994.
Dessinée par Giugiaro, la nouvelle Croma se veut «une évolution raffinée du break», et non plus une pure station-wagon à l'arrière massif. Il n'empêche: Fiat a joué la carte peu aventureuse du conservatisme stylistique. Résultat, même si elle ne manque pas d'élégance, la voiture manque de caractère. Elle tente certes de suggérer une impression de robustesse et d'habitabilité, mais envoie surtout le message d'une marque aux abois, qui n'ose plus prendre de risques de peur d'aggraver une situation déjà fragile.
L'atout de la Croma est son habitacle très généreux, capable d'accueillir sans encombres cinq personnes et leurs bagages. Lors du dévoilement la semaine dernière à Genève de cette première mondiale, un chien saint-bernard avait
remplacé l'habituelle pin-up pour vanter la place dont dispose le coffre. C'est dire. A l'avant, la Croma propose une position de conduite haute, à la manière d'une Peugeot 307, voire de toutes ces automobiles moyennes qui poussent actuellement en hauteur pour être plus accessible et offrir une meilleure visibilité routière, tels des monospaces.
Autre séduction de la Croma: les motorisations performantes, dont un diesel 2,4 litres de 200 ch qui est associé à une boîte séquentielle automatique à six rapports. Deux autres moteurs diesels sont au programme (1,9 litre de 120 ch et 1,9 litre de 150 ch), ainsi qu'un bloc à essence de 2,2 litres de 147 ch. Un plus petit moteur 1,8 litre à essence de 136 ch devrait suivre plus tard.
Attendue l'été prochain, la Croma ne sera disponible qu'en une seule version de carrosserie: le break. Ou plutôt le «crossover», pour reprendre l'expression d'origine américaine de Fiat.