«Si quelqu’un est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour le juger?» Cette phrase, prononcée lors de sa première conférence de presse dans l’avion qui le ramenait de Rio Janeiro à Rome, a suscité une empathie démesurée à la hauteur de l’incompréhension que suscitait parfois Joseph Ratzinger.

Les associations homosexuelles ont salué ces paroles de respect mais relèvent que rien n’a bougé sur la doctrine, qui distingue la personne de l’acte homosexuel. L’acte étant toujours réprouvé. Le mot «gay» n’avait toutefois jamais franchi les lèvres de ses prédécesseurs. Il semble vouloir dépasser une polarisation autour des sujets liés à la sexualité, qui a contribué à éloigner de l’Eglise une grande partie des dernières générations.

Pour les éditorialistes du monde entier, c’est surtout un style et le rôle du pape qui semblent avoir subtilement changé. Un style qui semble déplaire aux plus traditionalistes. Pour l’historien italien Roberto de Mattei, le pape «est en train de devenir un personnage de roman-photo, de talk-show. Tout devient superficiel, gestuel. Nous perdons les contenus et la substance», écrit-il dans le quotidien de droite Il Foglio.

Devant les évêques du continent, le pape François a fustigé l’attitude cléricale de certains prêtres qui mesurent la foi des fidèles et décrètent qu’ils «ne sont pas en règle».