Le papier toilette est un bien quotidien essentiel. En témoignent les caddies bondés de paquets de 60 rouleaux et les étals dévalisés pendant le confinement. «C’est un sujet qui a fait couler pas mal d’encre ces derniers temps. Une chose qu’on ne sait pas toujours, c’est que le papier toilette de supermarché a un impact écologique non négligeable: que ce soit au niveau de l’utilisation des arbres (on en coupe 27 000 par jour pour cet usage), du blanchiment au chlore ou encore du packaging plein de plastique», explique Noé Mage. Selon la fédération suisse des consommateurs, la Suisse est l’un des plus grands consommateurs de papier toilette d’Europe, avec 20 kg de papier consommé par personne par année.

Pour transformer ce produit en quelque chose de plus écoresponsable, le Genevois a créé la microentreprise AirPQ en février dernier. Concrètement, il propose de livrer du papier toilette recyclé et non blanchi directement à la maison et pour chaque colis envoyé, un arbre est planté en Amazonie équatorienne à travers une petite ONG. A la fin de l’année, la moitié du profit de AirPQ est investie dans des projets de reforestation. «Le système fonctionne sur abonnement: le client définit la fréquence de livraison souhaitée, modifiable et annulable à tout moment, et ensuite, il est livré régulièrement. Notre projet semble plaire. En quelques mois, sans publicité, AirPQ est passé de 0 à 300 abonnés», se réjouit-il.

Zéro plastique

L’entrepreneur a opté pour un papier 100% recyclé, afin d’assurer qu’aucun arbre ne soit coupé pour le fabriquer. Un engagement qui ne néglige pas pour autant la qualité et le confort avec trois couches et un touché doux. Fabriqué dans le nord de l’Italie, il est stocké à Vernier dans un entrepôt partagé. A chaque commande, les rouleaux sont emballés en vrac dans un carton à base de fibres recyclées, ce qui permet d’éviter tout emballage plastique.

Par souci de cohérence, les envois de colis par la poste sont compensés en CO2 par Pro clima. Leur association partenaire Ishpingo s’engage à planter en Amazonie un arbre par colis livré et transmet un certificat de plantation correspondant. «Nous en sommes vraiment au début, mais pour l’instant AirPQ a financé la plantation de 612 arbres, relève le fondateur. Dans les projets de développement du site web, nous comptons ajouter une carte répertoriant tous les arbres plantés.»