Parlez-vous le mème? De la contre-culture à l’institutionnalisation
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AbonnéLes mèmes, ces détournements d’images souvent assortis de textes caustiques, ont envahi les réseaux, passionnent jusqu’aux universitaires et s’infiltrent dans la politique. Décryptage d’une culture populaire qui soulage du chaos du monde en ne respectant rien
Modifié mardi 3 mai 2022 à 07:54
L’actualité n’en finit plus de générer des mèmes. De la présidentielle française, qui a vu pléthore de détournements des visages las ou égarés d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen lors du débat télévisé, à l’invasion de l’Ukraine inspirant nombre de montages moqueurs de Vladimir Poutine assis à sa table gigantesque, tel un tyran paranoïaque. En novembre dernier, le «trou de Tolochenaz», qui avait perturbé le trafic des CFF, inspirait aussi son lot d’images caustiques, sans oublier la gifle de Will Smith aux Oscars. Difficile d’échapper à ces productions web qui dérident aussitôt, au milieu d’une actualité toujours plus anxiogène. L’ironie en étendard, le mème serait-il le meilleur moyen d’exprimer son désenchantement contemporain?
