Elise, la fillette franco-russe enlevée le 20 mars dans le sud de la France, a été retrouvée dimanche en Hongrie. Sa mère, accusée par le père d’être l’auteur du rapt, a été arrêtée alors qu’elle tentait de passer la frontière ukrainienne avec l’enfant.
L’enfant de trois ans et demi se trouvait lundi dans un foyer. Son père, le Français Jean-Michel André, parti d’Arles pour la Hongrie dans la nuit de dimanche à lundi, pourra la récupérer s’il prouve qu’il en a la garde, a expliqué le directeur du foyer Edvin Ziman.
La mère de l’enfant, la Russe Irina Belenkaïa, a été placée en garde à vue, a déclaré Gergely Fulop, porte-parole de la police locale hongroise. M. Ziman a expliqué avoir dit à Elise que son père serait là en fin d’après-midi lundi.
«Après avoir surmonté le premier choc, Elise se sent bien, elle joue avec les autres enfants», a-t-il ajouté précisant qu’un professeur de français local avait été appelé à la rescousse. Le père «pourrait ramener sa fille en France d’ici 48 heures», a affirmé son avocat marseillais Me Victor Gioia.
Une alerte enlèvement
«Les nouvelles ne sont pas mauvaises. J’aimerais pouvoir rentrer en paix en France, si je peux on rentre, ce serait bien qu’elle soit dans sa maison, sinon il va falloir qu’on aille se mettre au vert quelque part où personne ne nous trouvera» a-t-il dit à Europe 1.
Ballottée depuis 2007 entre son père français et sa mère russe en instance de divorce, la fillette avait été emmenée en Russie par sa mère après la séparation du couple, puis ramenée à l’automne 2008 en France par son père, à Arles où il réside.
Les deux parents ont obtenu, chacun dans leur pays respectif, la garde de l’enfant et sont poursuivis, pour la mère en France, et pour le père en Russie. Irina Belenkaïa fait l’objet en France d’une information judiciaire pour «soustraction de mineur par ascendant» et «complicité de violences volontaires».
Son arrestation met fin à des recherches «exceptionnelles» mises en œuvre dès la disparition de la fillette. Le plan français Alerte enlèvement, qui prévoit une mobilisation des forces de police et des médias, avait été immédiatement déclenché, et un avis de recherche d’Interpol lancé.
Jean-Michel André a affirmé avoir reconnu sa femme, vêtue de noir et portant perruque, s’enfuir en voiture avec l’enfant et les deux hommes habillés comme des agents de sécurité qui l’avaient frappé pendant l’enlèvement de l’enfant. Le père craignait que la mère puisse parvenir en Russie où le parquet avait déclaré le 25 mars qu’elle ne serait pas extradée si elle y était localisée.