Les produits dérivés voient du Grey partout
On connaissait le jouet qui accompagnait le film, voire la petite voiture qui devançait dans les rayons la sortie du long-métrage dont elle était l’héroïne. Bref, on connaissait le merchandising comme la deuxième mamelle du cinéma pour enfants. Plus maintenant. L’arrivée de Cinquante Nuances de Grey est accompagnée d’une avalanche de produits dérivés. Au point qu’on a beau retourner sa mémoire dans tous les sens: on n’a pas souvenir d’avoir déjà vu ça. Pourquoi? Le côté sulfureux de cette histoire de soft bondage sans doute, qui donne au commerce des envies de rallumer le sapin. La concomitance maligne, aussi, entre sortie du film et week-end de la Saint-Valentin. Et la course au buzz qui promet de générer un maximum de retour sur investissement.
Une ligne plus ou moins officielle Fifty Shades of Grey a même été lancée avec menottes en pilou, fouet tout doux, loups pour soirées libertines et même du vin, le cru du film cru.
Chez nous, Manor s’y est mis aussi. «Le succès de la trilogie Fifty Shades of Grey a suscité un trend pour les thèmes liés à l’érotisme, trend auquel Manor ne veut pas se fermer», explique Elle Steinbrecher, responsable de la communication de l’enseigne qui profite du mouvement pour mettre en avant sa lingerie fine complètement «Grrrrr» et vendre «une huile de massage et une bodylotion 50 Shades of Grey».
Comme quoi le ramdam profite à tout le monde, la semaine dernière la boutique Fifty Shades of Geneva ouvrait ses portes sur la bien nommée rue Plantamour, dans le quartier des Pâquis. L’enseigne, qui se définit comme une love boutique de luxe, y propose des articles érotiques haut de gamme. Mais dans le genre do it yourself amusant, on aime l’initiative de la chaîne anglaise de magasin de bricolage B&Q qui a placé ses employés en alerte maximum. La direction a même incité son personnel à lire le bouquin adapté au cinéma. But de la révolution culturelle? Servir au mieux une clientèle qui chercherait à faire comme dans le film en s’initiant au sadomasochisme avec les moyens du bord (scotch, serre-câbles en plastique, cordelettes). Le SM du pauvre.