Confusion des rôles
Les ravisseurs auraient aussi exprimé leur «agacement» devant la «multiplication» des démarches de médiation. Plusieurs médiations se sont en effet simultanément mises en place, créant une confusion quant aux rôles des uns et des autres. Il y a d'abord la médiation du gouvernement malien qui est menée par un notable respecté du nord du pays et qui aurait rencontré en milieu de semaine «sur le territoire malien» deux des ravisseurs, a précisé une personne proche de la médiation, sans indication sur le nombre total des preneurs d'otages. C'est ainsi que les preneurs d'otages seraient entrés en contact avec des représentants allemands et suisses vers le courant du mois dernier, à la suite de la présence au Mali le 22 juillet du secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères, Jürgen Chrobog.
Une autre démarche, «entièrement cautionnée» par le gouvernement allemand, serait également en place. Aucune précision n'a été fournie sur l'identité de ces médiateurs qui, selon les observateurs maliens, auraient reçu des autorités allemandes deux véhicules 4x4 pour se rendre dans le nord-est du Mali, dans la vaste région de Kidal située sur le plateau de l'Adrar des Iforas, cœur du pays touareg où seraient localisés les touristes et leurs geôliers.
En marge de ces médiations délicates se déroulent des «négociations improvisées» qui seraient le fait de «chasseurs de primes». Ils proposeraient de conduire les otages à Bamako en échange de contreparties financières. Le désert offrant peu de chances de faire fortune, l'occasion réveille des vocations d'intermédiaires qui ne s'embarrassent ni de scrupules moraux, ni de préjugés religieux.