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La page du «Temps» a dépassé en mai les 100'000 fans sur Facebook. Au fil des publications, nous avons noué un contact privilégié avec des interlocuteurs réguliers et passionnés. Mais qui sont-ils vraiment? Pour le savoir, nous sommes allés à la rencontre de 7 d’entre eux

La page du Temps a dépassé en mai les 100 000 «fans» sur Facebook. Conscient qu’aujourd’hui, une part importante et croissante de nos lecteurs lisent nos articles uniquement par ce canal, nous essayons de nouer un contact privilégié avec ces interlocuteurs réguliers et passionnés.
Au travers de leurs commentaires – auxquels nos journalistes répondent autant que possible – likes, ou partages, ils nous éclairent sur l’impact de nos publications, pointent nos erreurs et nos fautes d’orthographe, nous donnent des informations qui nous servent de matière pour des articles futurs.
Mais qui sont-ils vraiment? Pour le savoir, nous avons invité fin mai une trentaine de nos abonnés Facebook à passer une soirée dans les locaux du Temps à Lausanne. Sept d’entre eux ont accepté de se prêter à l’exercice du portrait.
Ils sont étudiants, entrepreneurs ou commerçants. Ils s’appellent Maude, Ibrahim ou Sarah. Ils vivent en Suisse, en France ou encore au Sénégal. Voici leur portrait.
Maude: «Je préfère le papier au numérique»
Ville: Genève
Age: 23 ans
Profession: Etudiante en biologie et ethnologie
Loisirs: L’équitation, la natation, la marche, les voyages
Thématique favorite: Société
Sur Internet, Maude suit l’actualité avant tout par le biais de Facebook. «En m’abonnant à des pages, je peux suivre l’information sans consulter directement les sites. C’est plus rapide. Je ne lis quasiment jamais les accroches sur Facebook. C’est surtout le titre qui m’incite à cliquer.»
Abonnée à plusieurs titres suisses et étrangers, notamment Rue89 ou Le Monde, l’étudiante estime que «la grande force des réseaux sociaux est de pouvoir consulter de nombreuses informations en quasi temps réel. C’est quand même pratique. Après, il y a toujours le risque du faire du «junk articles», c’est-à-dire le fait de consommer tout et n’importe quoi. On est quand même beaucoup «spammé» sur ces espaces. Et moi, j’ai du mal avec tout ce qui tourne autour du sensationnalisme médiatique, c’est pourquoi je préfère encore lire sur papier qui est encore relativement préservé».
Bien que connectée, Maude ne consulte pourtant Facebook que depuis son ordinateur. «J’ai un vieux téléphone qui ne supporte pas vraiment les applications. Et puis, cela n’est pas très grave car je préfère lire sur papier. Avec un journal ou un magazine entre les mains, on prend vraiment le temps de lire l’intégralité du titre, alors que sur Internet on consulte généralement un article puis on arrête.»
Bertrand: «J’aime me laisser porter par les notifications»
Ville: Chavannes-près-Renens
Age: 60 ans
Profession: Entrepreneur
Loisirs: Rêver, inventer, créer, découvrir
Thématique favorite: Société
Véritable utopiste, Bertrand consacre une partie de son temps à Solar Leap, qu’il décrit comme une suite au projet Solar Impulse. «Ce sera un avion capable de faire le tour du monde sans escale, avec au moins deux personnes à bord, et avec les commodités du confort moderne. Tout au long de ma vie, j’ai tenté de réaliser mes rêves. L’utopie étant une question de temps, ce qui était utopique hier ne l’est plus aujourd’hui, et ce qui l’est aujourd’hui ne le sera plus demain.»
Il trouve une partie de son inspiration sur Facebook, qui l’ouvre à un univers beaucoup plus large, et l’aide à mener à bien ses rêves. «J’adore tout ce qui touche à l’humanité, à la planète, au monde. Je suis abonné à une multitude de pages. J’aime me laisser porter par les notifications. Si je trouve une publication intéressante, je clique sur «j’aime». Si une publication me donne envie de rigoler, je clique sur «rire». Si une publication m’inspire, je laisse un commentaire. Et si une publication me transcende, je partage. Pour moi, réseau social, cela veut dire Facebook et rien d’autre. C’est un espace très coloré, c’est sympa. Les autres (comme Twitter, ndlr) sont trop austères.»
Récemment, c’est un article sur l’hégémonie dans le sport qui a suscité l’intérêt de cet entrepreneur suisse. «Je ne comprenais pas vraiment le titre, alors j’ai eu envie de lire. Le journaliste expliquait notamment pourquoi Novak Djokovic est une personnalité hégémonique. Cela m’a fait beaucoup réfléchir, alors j’ai posté un commentaire.»
Bertrand est passé au tout numérique: depuis quelques années, il ne lit plus sur papier. Pour des raisons pratiques, mais aussi par éthique environnementale. «Je ne connais pas l’impact précis de la fabrication des journaux sur la disparition des forêts, mais j’ai le sentiment que c’est une bonne chose pour la planète que de passer au numérique. Alors je le fais.»
Ibrahim: «Facebook permet de communiquer avec le monde»
Ville: Dakar
Age: 32 ans
Profession: Commerçant
Loisirs: Agriculture, élevage
Thématique favorite: Economie
Ibrahim est un grand utilisateur des réseaux sociaux. De son Nokia, il suit régulièrement les nouvelles de ses amis et de nombreuses pages auquel il est abonné.
«Pour moi, Facebook est un très bon moyen pour communiquer avec le monde extérieur. La vie ne se limite pas à Dakar, ma ville. Sur ce réseau, j’aime parler avec mes amis et suivre l’actualité. Je poste aussi des commentaires, mais il faut que le sujet m’intéresse vraiment.»
L’internaute est abonné au hasard à des médias sénégalais et européens sur Facebook, notamment Le Temps, la RTBF, RFI et Arte Reportage. «Je ne connaissais pas ces pages. Honnêtement, je m’y suis abonné sans trop savoir comment. Mais maintenant, j’aime suivre leurs publications, c’est très enrichissant. Après, je ne me limite pas qu’au numérique. Au Sénégal, je lis tous les jours Le Quotidien, mais en format papier.»
Sarah: «Je préfère commenter de vive voix»
Ville: Lausanne
Age: 31 ans
Profession: Chargée de méthode et d’information
Loisirs: Sport, lire, écrire, vadrouiller
Thématique favorite: Société
Sarah consulte Facebook tous les jours, autant avec son téléphone que son ordinateur. Elle s’est abonnée à la page du Temps car elle voyait souvent ses amis interagir avec la page.
«J’observais des actualités du genre «XY aime Le Temps», un affichage générique en quelque sorte qui revenait périodiquement. Comme je lisais déjà le journal en ligne, cela m’a donné envie de m’abonner à la page. Et j’en avais aussi assez de recevoir de plus en plus de publications sensationnalistes. Je trouvais que c’était une bonne manière de rendre mon FB un peu plus de qualité.»
Sur Facebook, Sarah clique rarement sur les publications. Son approche est plus personnelle. «Quand je vais sur cette plateforme, c’est pour échanger avec mes amis. Au milieu de tout cela, je suis forcément exposée à de nombreuses publications. Si quelque chose m’attire, je ne me précipite pas dessus. Je me rends plutôt sur le site du média pour avoir un aperçu général de tous ses articles. Et après, je consulte ce qui m’intéresse. C’est ma façon de fonctionner.»
«Les réseaux sociaux c’est bien, mais l’anonymat pousse aussi les gens à se laisser aller. La liberté d’expression est valable pour tout le monde, mais il faut que ça reste socialement correct. Personnellement, je n’ose pas vraiment dialoguer avec des gens que je ne connais pas. C’est une question de personnalité, je préfère dialoguer de vive voix avec mes amis.»
Antoine: «Je me soucie de la qualité de l’information»
Ville: Vevey
Age: 19 ans
Profession: Etudiant en sciences politique
Loisirs: Le basket, écrire pour le journal des étudiants de Lausanne
Thématique favorite: La politique
Antoine est abonné depuis quatre mois à la page Facebook du Temps. Il la consulte plusieurs fois par jour, et y voit un prolongement pour ses études. «Je me concentre sur des médias sérieux. Lorsque des articles apparaissent sur mon fil d’actualité, je me contente de lire les titres. Je regarde plus volontiers les vidéos. Mais il faut qu’elles soient courtes. J’aime notamment Nouvo, où il y a des vidéos commentées par écrit. C’est de l’info basique, sans analyse, mais ça me convient, parce que je vais sur Facebook pour me détendre.»
Si le jeune homme apprécie de lire les commentaires des internautes, il se voit pourtant mal prendre part aux débats. «Je ne le fais jamais. Cela me gêne que tout le monde puisse lire mon avis. J’ai aussi peur de ne pas être légitime, d’écrire des bêtises.»
Antoine consulte le site du Temps pour ses articles dans le «domaine scientifique», et celui de la RTS, parce que «les infos sont fiables et factuelles». Deux médias qu’il consulte en ligne, même si Antoine garde une réelle appétence pour le papier. «C’est agréable d’avoir son journal le soir, et de lire des articles avant de s’endormir. Je préfère car c’est plus posé, je retiens davantage d’informations. Sur Internet, on est moins attentif. Notamment sur Facebook, avec toutes les notifications.»
Stéphane: «Facebook est un média de libre expression»
Ville: Vevey
Age: 43 ans
Profession: Photographe
Loisirs: La marche, le vélo, la photo
Thématique favorite: Les nouvelles technologies
Stéphane suit de nombreux médias sur Facebook. Un réseau social qu’il utilise autant à titre personnel que professionnel. «Je me sers de cette plateforme pour poster des photos sur ma page pro mais aussi pour consulter des informations. Je le fais de mon téléphone en semaine, et de mon ordinateur le week-end. J’ai aussi Twitter et Snapchat, que je trouve bien pour tchatter et envoyer des photos en direct.»
Abonné à la page du Temps depuis quelques mois, l’internaute commente essentiellement des publications sur les nouvelles technologies, sa thématique favorite. «Le débat m’intéresse, mais je dois me sentir légitime pour y prendre part. Facebook est un média de libre expression, c’est important de respecter les avis de tout le monde. Par contre je ne supporte pas quand les gens sont agressifs. Là, il faudrait parfois aller plus loin dans la modération.»
Sophia: «J’aime débattre avec ironie»
Ville: Paris (France)
Age: 30 ans
Profession: Consultante
Loisirs: Sortir, jouer du piano, l’associatif
Thématique favorite: Politique
Sophia s’informe exclusivement via Facebook, depuis son smartphone, en écoutant de la musique. «Je suis sur ce réseau social depuis 2007, il est très bien pour suivre l’actualité. Je n’aime pas les journaux et les magazines papier. On y retrouve toujours les mêmes articles. Je trouve ça très superficiel. La radio, c’est pour la musique. Et la télévision pour les documentaires ou les séries. C’est tout.»
L’internaute s’informe à travers les partages de ses amis, et en suivant des médias. «J’apprécie AJ + et aussi la page du Temps. Vos publications sont parfois sérieuses, parfois marrantes. Ça rend le tout assez humain.»
La jeune consultante porte une attention particulière aux commentaires laissés par les internautes, elle aime d’ailleurs débattre en ligne, mais toujours avec humour. «Je ne réponds pas toujours, mais parfois il y a des commentaires de gens avec qui je ne suis pas d’accord. J’aime répondre avec ironie. Ça fait toujours son effet!»