Sa première «rencontre» avec le joyau? C’était en 2018. Directrice artistique de la maison Bulgari, Lucia Silvestri se trouve alors à Jaipur, capitale de l’Etat indien du Rajasthan, l’une des premières places au monde pour le négoce et la taille des pierres de couleur. Un fidèle marchand lui présente une émeraude cabochon rapportée de Colombie, 98 carats. Belle, bien sûr, fabuleuse, à l’évidence, mais «pas assez Bulgari», assure la Romaine. «Le dôme était trop haut, je n’arrivais pas à voir la vie à l’intérieur de la pierre. J’ai demandé au marchand de tailler l’émeraude, mais il a refusé, craignant d’accuser une perte.» Mais la potentielle acheteuse est du genre têtu. Elle persiste. Une année et demie de négociations plus tard, le marchand finit par céder: l’émeraude sera taillée à 93,83 carats et passe entre les mains de Lucia Sivestri. «Après la taille, elle était très élégante, douce, bien proportionnée, d’un vert vivide, pleine de lumière. Je savais que j’en ferais un collier Serpenti.»