Correspondance
AbonnéOn la croit démodée, poussiéreuse sur son présentoir. Témoin de nos escapades heureuses, la carte postale est supplantée par le numérique, certes, mais elle n’a pas dit son dernier mot

«Mamie et papy, les vacances à Estavayer se passent bien, on mange des glaces, on se baigne dans le lac et demain on va voir le musée des Grenouilles. Je vous embrasse bien fort. Laurent.» Juillet 1992, Laurent s’est plié au rituel: achat, écriture puis envoi de la sacro-sainte carte postale. Il en a rédigé cinq, deux pour les quatre grands-parents, une pour le parrain, une pour la marraine, une pour son meilleur copain qui habite comme lui à Troinex (GE). Il a à peu près écrit la même chose mais peu importe. C’est le geste, donc la pensée, qui compte.