Vous croyiez croire? Non, vous croivez
Cerveau
AbonnéDans «Croiver. Pourquoi la croyance n’est pas ce que l’on croit», le neuroscientifique romand Sebastian Dieguez explique ce curieux mécanisme qui nous fait volontairement prendre des vessies pour des lanternes. Que nous soyons complotistes ou non, d’ailleurs

Dans la systématique des verbes français, croire fait partie du troisième groupe. C’est là qu’on cache tous les monstres de la conjugaison, tous les apatrides des suffixes – je crois, nous croyions, vous crûtes, et ainsi de suite jusqu’au boss de fin de niveau: que nous crussions. Pas simple, à tel point que croire, à force d’emplois fautifs, a engendré un jumeau maléfique: croiver – comme dans «ils croivent que je suis un grand joueur de foteballe» (Frédéric Dard, La Fête des paires). On va y revenir.