Publicité

Comment les réseaux sociaux offrent de nouveaux rituels au deuil

Finis les longs cortèges funéraires et les tentures de deuils sur les portes. La mort se vit dans l’intime, et libère sans doute d’une étiquette parfois contraignante. Mais de nouvelles pratiques autour du deuil apparaissent sur les applis sociales, preuve que les condoléances font du bien

«Partager avec son cercle d’amis, de connaissances, et même parfois des inconnus, une émotion personnelle jugée digne d’être partagée offre la possibilité d’un réconfort», note la socio-anthropologue Fiorenza Gamba. — © @unsplash- Sergey Zolkin
«Partager avec son cercle d’amis, de connaissances, et même parfois des inconnus, une émotion personnelle jugée digne d’être partagée offre la possibilité d’un réconfort», note la socio-anthropologue Fiorenza Gamba. — © @unsplash- Sergey Zolkin

C’est l’un des derniers hommages Instagram relayé par la presse people. Le 24 octobre, l’actrice Billie Lourd, fille de Carrie Fisher, célèbre princesse Leia dans Star Wars, honorait l’anniversaire de sa mère, morte six ans plus tôt. «Elle aurait eu 66 ans aujourd’hui. Je me suis réveillée ce matin en me disant que je devais écrire une longue légende sur la façon dont on gère son deuil, comme si je savais de quoi je parle. Mais après six ans, j’ai réalisé que je ne sais toujours pas quoi dire. Vous ne serez jamais expert en deuil. Il est en constante évolution et vous avez toujours l’impression de ne pas savoir quoi faire ou ressentir», s’épanche la jeune femme. Fin septembre, c’est l’humoriste Jamel Debbouze qui annonçait le deuil de sa mère, en l’apostrophant: «Tu as passé ta vie à nous montrer la voie. Merci. Grâce à toi on sait! Paix à ton âme».

Entre deux selfies et photos de vacances, la mort s’est glissée sur les réseaux sociaux, où même les amis poilus ont leur place. «Tu es parti trop vite. Sans un au revoir. Ni un dernier câlin. Il reste 5 kilos de croquettes et des poubelles à renifler. Il reste du vide sans toi», écrivait ainsi l’acteur Laurent Ournac fin juin, toujours sur Instagram, pour annoncer la mort de son bouledogue. Moins médiatisés, les témoignages endeuillés d’anonymes ne participent pas moins à cette nouvelle chambre d’écho émotionnelle que sont devenus les réseaux sociaux. Une énième exhibition? Non, un «nouveau rituel de commémoration», constate Fiorenza Gamba, socio-anthropologue de l’Institut de recherches sociologiques à l’Université de Genève, et spécialiste des représentations contemporaines de la mort.

Cet article vous intéresse?

Ne manquez aucun de nos contenus publiés quotidiennement - abonnez-vous dès maintenant à partir de 9.- CHF le premier mois pour accéder à tous nos articles, dossiers, et analyses.

CONSULTER LES OFFRES

Les bonnes raisons de s’abonner au Temps:

  • Consultez tous les contenus en illimité sur le site et l’application mobile
  • Accédez à l’édition papier en version numérique avant 7 heures du matin
  • Bénéficiez de privilèges exclusifs réservés aux abonnés
  • Accédez aux archives