Savoir-vivre
AbonnéPasser d’une banale discussion à un désaccord brutal, c’est le propre des querelles. Les plus violentes surviennent entre proches: plus on s’aime, plus on se blesse. Selon le philosophe français Maxime Rovere, qui publie un livre sur le sujet, elles sont le miroir de nos interactions les plus complexes

Dans ce numéro spécial du magazine T, toutes les illustrations ont été générées par différentes intelligences artificielles, assistées toutefois d’une intelligence humaine, celle du photographe lausannois Mathieu Bernard-Reymond.
Comment les échanges destructeurs entre collègues, amis, amants ou membres d’une même famille peuvent-ils à ce point occulter et parfois anéantir ce que leurs relations comportent d’affection, d’empathie et de bienveillance? C’est ce que questionne le philosophe français Maxime Rovere dans son dernier livre, Se vouloir du bien et se faire du mal. Philosophie de la dispute, paru aux Editions Flammarion. Selon lui, l’humanité a déployé assez d’intelligence pour mettre au point des machines qui explorent Mars, mais pas pour comprendre pourquoi un bouchon mal vissé peut devenir un sujet de discorde entre gens qui s’aiment. Face à ce problème insaisissable, le spécialiste et traducteur de Spinoza ne cherche pas à départager celui qui a raison de celui qui a tort, ni à prodiguer un mode d’emploi pour rester zen face aux reproches. Il décrypte plutôt la mécanique de ce qu’il définit comme nos systèmes complexes d’interactions et nous pousse à devenir acteurs du changement en empruntant la voie de la sagesse.