Le sigle «GTi»? Il donne envie de passer la marche arrière pour se diriger vers une époque où les questions de Co2, de consommation et d’agressivité se posaient moins qu’aujourd’hui. Il est même étonnant que des constructeurs s’entêtent à utiliser la dénomination du «Grand tourisme à injection» pour leurs modèles les plus musclés.

Peugeot a toutefois quelque légitimité à poursuivre cette tradition, l’ayant -avec la Golf GTI- inventée grâce à la fameuse 205 GTi. A savoir une petite voiture à hayon dotée d’équipements sportifs et d’un moteur survitaminé. Reste que sa dernière proposition en date amorce un changement de philosophie qui en dit long sur les mutations en cours dans l’automobile.

En première approche, la Peugeot 308 GTi porte avec orgueil les valeurs de son sigle, que l’on retrouve même sur les seuils de porte. La caisse est abaissée, les pneumatiques larges, la carrosserie porte des appendices aérodynamiques, les étriers de freins sont rouge vif, la poupe est ponctuée par une double sortie d’échappement. L’habitacle comprend deux sièges baquets avec des surpiqûres rouges, un petit volant, ainsi qu’une boîte manuelle à six rapports, à la fois précise et rapide. Le moteur quatre cylindres développe la puissance énergique de 270 ch. En option, une commande «sport» amplifie un rien la sonorité du moteur à l’intérieur de la voiture et colore en rouge l’instrumentation de bord.

Sur la route, grâce à l’apport du département compétition de Peugeot, la 308 GTI est une bête d’efficacité dynamique, s’inscrivant avec une précision redoutable dans les courbes, puis s’y tenant avec aplomb. Les accélérations sont si vives que l’on croirait le moteur doté de 50 chevaux de plus. Il ne s’agit pourtant que d’un petit bloc de 1,6 litre, certes suralimenté, qui affiche une consommation moyenne (en conditions réelles) de 8 litres/100 km et des émanations de Co2 de 139 gr/km.

Ces données plutôt intéressantes pour une telle identité sportive. Elles parlent en faveur du «downsizing», cette tendance à réduire la cylindrée des moteurs pour gagner en frugalité et taux de Co2, tout en greffant un turbocompresseur pour tonifier le couple et la puissance. Le petit propulseur de la 308 GTi nous dit que la marge de progression de cette approche technique est encore importante, y compris et surtout sur des modèles plus sages.

Il nous dit cela au surcroît sur un ton mesuré, le caractère le plus étonnant de cette voiture de sport étant sa discrétion, autant à l’oreille qu’à l’œil (si on excepte la livrée rouge et noire, parmi les teintes de carrosserie proposées). Amateurs de décibels gutturaux, passez votre chemin. Avec son caractère un rien bipolaire, cette Peugeot grave son inscription dans 2015, plutôt que dans 1984, année de la commercialisation de la 205 GTi.