Solar Impulse se lance sur le tarmacpour tester ses moteurs
technologie
L’avion solaire de Bertrand Piccard et André Borschberg est sorti de son hangar de l’aérodrome de Dübendorf pour effectuer ses premiers tours de roues ce matin, ou plutôt ses premiers tours d’hélice. Des tests qui surviennent dans des conditions météo idéales.
L’avion Solar Impulse, qui a l’envergure d’un Airbus A340 (63,40 mètres) mais totalise seulement le poids d’une voiture (1600 kg), a été sorti de son hangar sur un châssis roulant, poussé par les membres de l’équipe d’essais, emmenée par l’astronaute Claude Nicollier. L’aéronef, qui avait été présenté au public fin juin, doit bénéficier d’une météo particulièrement clémente pour cette première journée d’essais à l’air libre: aucune précipitation, une visibilité de 5.000 m et un vent ne dépassant pas les 3 noeuds (5,6 km/h).
Après avoir fixé l’empenage vertical, les ingénieurs ont sorti l’appareil sur le tarmac de l’aérodrome, où il va subir plusieurs essais, avant tout les tests de ses quatre moteurs électriques et les tests d’interférences électromagnétiques. Le premier «saut de puce», des bonds de quelques mètres sur la piste n’est toutefois pas encore pour aujourd’hui, il doit avoir lieu avant le 20 décembre, a précisé un porte-parole de l’équipe Solar Impulse.
«Nous avons construit un avion dont le domaine de vol n’est pas exploré à ce jour», a expliqué le cofondateur du projet André Borschberg, dans un communiqué. «En comparaison de son poids et de sa taille, il est dix fois plus léger que le plus performant des planeurs».
L’objectif de ce premier prototype est «de démontrer la faisabilité d’un vol de nuit propulsé uniquement à l’énergie solaire. C’est un avion «brut» qui sert à valider nos choix technologiques, c’est un véritable laboratoire volant», a précisé André Borschberg.
«Cela fait plus de dix ans que j’ai imaginé un avion solaire volant jour et nuit sans carburant», a rappelé Bertrand Piccard, l’autre initiateur du projet. «Et aujourd’hui, après six ans de travail, notre équipe s’apprête à faire décoller cet avion», a-t-il souligné.
Après cette série d’essais, l’avion sera démonté et transporté à l’aérodrome militaire de Payerne, plus adapté aux essais en vol, et où l’équipe disposera d’un vaste hangar. Un premier vol de 36 heures est prévu à partir du printemps 2010.
Le projet de vol autour du monde en cinq étapes est programmé à l’horizon 2012. Pour ce faire, un deuxième avion, d’une envergure de 80 m cette fois, sera construit.