Dans la (seconde) peau des politiciennes
Gouvernance
Depuis que les femmes ont conquis le droit d’éligibilité, leurs tenues vestimentaires sont constamment scrutées et jugées. Les politiciennes suisses racontent comment elles évoluent dans ce champ de mines

Sa première fois, c’était il y a presque cinq ans. En ce 30 novembre 2015, peu avant 15h, Lisa Mazzone, 27 ans, fait ses débuts dans l’hémicycle du Conseil national, à Berne. La hauteur du plafond et les colonnes néoclassiques sont à l’image de ses nouvelles responsabilités: immenses. C’est aussi l’une des premières fois de sa vie que la Verte genevoise porte un blazer, noir, acheté quelques semaines auparavant dans une boutique de seconde main. La veste de costume foncée, puissant attribut du pouvoir, une des normes vestimentaires les plus répandues sous la Coupole: on est loin de l’allure bohème que l’écologiste affectionne habituellement. Et pour cause. En tant que plus jeune élue de la Chambre du peuple, elle doit prononcer le discours d’ouverture de la législature. Face à la benjamine, 200 parlementaires, dont 68% d’hommes en complet sombre. Age moyen: 50 ans. Son parti vient, lui, de perdre quatre sièges au Conseil national, après en avoir laissé filer cinq en 2011. Pour Lisa Mazzone, une certitude: le vêtement doit être la continuation de la politique par d’autres moyens.
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«Tout était réuni pour qu’on ne me prenne pas au sérieux: mon âge, mon genre, ma formation politique. Ma tenue faisait partie intégrante de ma préparation: pour être crédible, il ne fallait pas paraître trop jeune, ni trop fantaisiste. Avoir une veste était une idée fixe. Cela m’a donné de l’assurance et permis de signifier ma volonté de dialogue. J’ai également porté mes boucles d’oreilles rouges à l’envers, de sorte qu’elles apparaissent blanc nacré. C’était moins agressif», détaille Lisa Mazzone, passée telle une étoile filante du National aux Etats lors des dernières élections fédérales. Attablée à une terrasse au beau milieu de l’été genevois, la députée de 32 ans se présente en robe fluide et colorée. «J’aime les couleurs et les choses originales. Lors de ce fameux discours, je portais une robe noir et blanc avec ma veste. Elle descendait jusqu’aux genoux, les teintes étaient sobres, mais l’imprimé fleuri et la coupe asymétrique reflétaient bien ma personnalité. En politique, l’apparence est une perpétuelle négociation entre qui nous sommes et ce qu’on attend de nous.»
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Corps habillés, corps surveillés
Lisa Mazzone se serait-elle posé autant de questions sur son image eût-elle été un homme? Probablement pas. Depuis que les femmes ont conquis le droit d’éligibilité (en 1971 pour les élections nationales en Suisse), leur apparence est constamment scrutée, disséquée et jugée par leurs pairs et rivaux, mais aussi par la population et les médias. Un regard auquel sont très peu soumis leurs homologues masculins. «Lorsqu’une femme devient politicienne, elle reste avant tout une femme aux yeux des autres, c’est-à-dire une image, alors que les hommes jouissent, eux, du statut d’individu. Les hommes voient, les femmes sont vues», expose la philosophe politique suisse Regula Stämpfli.
Parce qu’ils offrent des informations instantanées sur notre identité, nos appartenances de groupe et notre place au sein de la société, parce qu’ils forment un langage compris de tous, les vêtements cristallisent continuellement les tensions entre genre et autorité politique. France, 2012: l’écologiste Cécile Duflot et sa robe à fleurs bleues sont sifflées en pleine assemblée nationale par les députés de l’UMP, l’un d’eux osant crier: «Allez, déboutonne cette robe!» Etats-Unis, 2018: un journaliste attaque sur Twitter le tailleur-jupe noir («Est-ce vraiment la tenue d’une femme qui lutte?») de la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, benjamine du Congrès. Italie, 2019: plusieurs journalistes s’en prennent à la ministre de l’Agriculture, Teresa Bellanova, qui avait eu l’outrecuidance de se présenter en robe bleu électrique («Carnaval? Halloween?») lors de la présentation de l’actuel gouvernement.
La liste est interminable. La Suisse en fait partie. Tout au long de sa carrière politique, l’ex-conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a dû essuyer les flots de commentaires sur sa coiffure, la couleur de son sac à main ou la hauteur de ses talons. Ad nauseam. En 2011, à l’aube de sa retraite, la socialiste genevoise scellait son ras-le-bol par cette anecdote, relatée sur le blog de la Fondation images et société: «Début juillet, au terme de l’excursion annuelle du Conseil fédéral, des photographes ont demandé aux quatre femmes membres du Conseil de poser ensemble. […] J’ai dû constater par la suite que cette belle photo a donné lieu à une comparaison et à un classement de nos «looks» respectifs. Inutile de préciser que nos collègues hommes n’ont pas été soumis à pareil traitement.» Ce témoignage a dû échapper aux producteurs de l’émission people Glanz & Gloria. En 2018, juste après l’élection triomphale de Viola Amherd et de Karin Keller-Sutter au Conseil fédéral, ce programme de la chaîne publique SRF1 invitait deux «experts» à commenter l’apparence des politiciennes, histoire d’«éclairer les élections sous un angle différent». Verdict? «Chaleureuse, douce, ronde, une vraie femme, comme une mère» pour Mme Amherd, tandis que la tenue de «KKS» est jugée «trop stricte» et manquant de gros bijoux.
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En insistant sur ces soi-disant bourdes vestimentaires, ces surveillants autoproclamés du style ne se contentent pas de réduire de brillantes élues au statut d’objet, ils contribuent à mettre en doute leurs compétences et participent ainsi au mouvement de délégitimisation des femmes en politique.
Se fondre dans la masse
Que les pratiques vestimentaires des politiciennes (mais aussi de certains politiciens) soient décriées ou célébrées, il s’agit toujours de rappeler – consciemment ou non – qu’il existe une norme idéale dont il est plus ou moins acceptable de s’éloigner en fonction de son genre, de son âge et de son parti. On veut parler du sacro-saint costume-cravate, apparu en Angleterre au début de la révolution industrielle. Un uniforme du pouvoir défini par et pour les hommes issus des classes privilégiées. En Suisse, il faut attendre le 2 octobre 1984 pour que ce symbole de masculinité hégémonique soit ébranlé. Ce jour-là, la radicale zurichoise Elisabeth Kopp, 48 ans, devient la première conseillère fédérale de l’histoire. A la surprise générale, elle porte une blouse violette et une jupe en lainage à carreaux mauves signées Akris, une marque de luxe saint-galloise qui continuera à habiller les grandes dames de ce monde, de l’ex-secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice à Karin Keller-Sutter en passant par Michelle Obama.
Dans nos contrées, ce genre de choc visuel est resté aussi rare que le nombre de femmes à la tête de l’Etat – neuf depuis 1848, contre 110 hommes. Pour éviter d’être réifiées et décrédibilisées, de nombreuses politiciennes se sont efforcées d’euphémiser leur féminité avec des tenues discrètes, «neutres». Et dans une forêt de complets pour hommes, quoi de plus passe-partout… qu’un complet pour hommes? Cette question, Géraldine Savary, 51 ans, la connaît sur le bout des épaulettes. «Quand je suis arrivée au Conseil national, en 2003, il n’y avait qu’un quart de femmes, dont de nombreuses quinquagénaires en chemises à jabots, jupes sous le genou et collants couleur chair. Moi, j’avais 35 ans, j’aimais les jupes courtes et les décolletés. Un journal m’avait rangée dans la catégorie «jeune et jolie», ce qui n’était pas le meilleur moyen pour m’imposer. En plus, j’étais sur le point d’accoucher, une situation rarissime à l’époque. Le vêtement est devenu ma protection. Je portais de larges costumes gris cachant mes formes, même si mes longs cheveux étaient toujours lâchés. Un jour, un auteur m’a contactée car il préparait un livre sur les femmes et les habits. Il m’avait mise dans le chapitre «hommasse», car il considérait que j’étais accoutrée comme un homme», se souvient l’ancienne conseillère aux Etats (PS/VD), arrivée en mini-short et baskets à notre rendez-vous. «Je ne porterais jamais cette tenue à Berne, précise l’actuelle présidente de la Commission fédérale de La Poste, même si l’âge et l’expérience m’ont énormément libérée.»
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Le chemin de la délivrance vestimentaire s’ouvre en 2007, lorsque la socialiste accède au Conseil des Etats avec 57% des suffrages, un score inattendu. «Tout d’un coup, j’étais devenue la bosseuse qui connaît ses dossiers. Cela dit, au Sénat, 36 des 46 sièges étaient occupés par des hommes. Le pouvoir était entre les mains des conservateurs du PDC et je représentais une région minoritaire. Pour obtenir des résultats, je devais me montrer rassurante envers mes collègues masculins, dont certains m’appelaient «mon ange». Je suis restée dans le schéma tailleur-pantalon, tout en osant des coupes plus cintrées, des couleurs claires, de la dentelle ou des décolletés un peu plus audacieux, et j’ai commencé à mettre des robes. J’ai imposé ma féminité et ma personnalité par la bande, par les détails, toujours dans le respect de la fonction pour laquelle j’avais été élue.»
Respect des institutions
Honorer sa fonction. Ce refrain revient souvent dans la bouche des femmes rencontrées dans le cadre de cet article. Une façon de souligner que la politique est un métier (pas seulement une «vocation») et que, avant d’être le reflet de goûts personnels, les «tenues» des élues sont d’abord des vêtements de travail servant à signifier l’autorité et la transcendance de l’Etat. «Quand je suis en fonction, je n’agis pas à titre personnel, je suis un rouage de la démocratie, je participe à quelque chose qui me dépasse. Il ne me viendrait pas à l’esprit d’aller au Palais fédéral en vieux jean ou en nu-pieds, car c’est un lieu qui m’inspire du respect, celui que je dois au peuple qui m’a élue, à la fonction qui m’a été confiée et au système politique suisse dans son ensemble», insiste Adèle Thorens Goumaz, 48 ans. L’uniforme de la conseillère aux Etats (Verts/VD)? Tailleur-pantalon l’hiver, robe fluide l’été.
De son côté, Isabelle Moret vit une année spéciale en termes de représentation. En décembre dernier, la conseillère nationale (PLR/VD), 49 ans, a été élue à la présidence de la Chambre du peuple avec le meilleur score jamais enregistré pour cette fonction: 193 voix sur 198 bulletins valables. De quoi influencer ses choix vestimentaires. «Pendant ces douze mois, je représente le parlement et la Suisse à l’étranger et dans les cantons. C’est important que mes collègues soient fiers de moi et que la population soit fière de notre pays. Je fais donc particulièrement attention aux habits que je porte, en privilégiant des tenues un peu plus strictes et sobres que d’habitude, des tailleurs-pantalons sombres par exemple. Cela évite notamment les critiques des deux côtés de l’hémicycle.» Les critiques sur son style, Isabelle Moret connaît. En 2017, alors candidate au Conseil fédéral, la députée se rend à Bâle pour un débat avec ses adversaires, Ignazio Cassis et Pierre Maudet. «Dans un média de Suisse alémanique, une région plus conservatrice que la Romandie en termes de codes vestimentaires, on pouvait lire «tel candidat avait dit ci, tel candidat avait dit ça, et Isabelle Moret portait un pull qui bâillait», raconte la conseillère nationale, avant de s’exclamer: «Vivement l’égalité sur ce plan aussi!»
Une expérience qui n’a pas empêché la première citoyenne du pays d’arborer une veste rouge vif lors de l’ouverture de la session extraordinaire du parlement à Bernexpo, une teinte souvent jugée agressive. «Je n’aurais jamais mis cette couleur pendant les précédentes législatures. Mais j’aime beaucoup ce rouge, qui prend une certaine place et qui est la couleur symbole de notre pays. C’est aussi une manière de marquer le fait d’avoir une présidente femme.» Rester féminine pour faire avancer la cause des femmes? C’est aussi l’opinion d’Adèle Thorens, l’une des 12 femmes siégeant avec les 34 hommes de la Chambre des cantons: «Quand je suis en tailleur-pantalon, je porte généralement des talons hauts. J’ai du plaisir à être une femme politique et à l’affirmer à tous points de vue, car je suis convaincue que nous, élues, faisons de la politique autrement que nos collègues masculins: nous avons une autre expérience de vie et, depuis toutes ces années, j’ai pu constater que les femmes sont souvent plus ouvertes, plus pragmatiques et plus orientées vers les solutions. Je refuse donc de devoir me déguiser en homme ou de jouer à être un homme dans ma fonction.»
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Féminisme et «power dressing»
Aux Etats-Unis, l’art d’élever les voix féminines par le vêtement porte un nom: le power dressing. Apparu dans les années 1970, ce concept désigne un style vestimentaire permettant aux femmes d’établir leur autorité dans les environnements professionnels traditionnellement dominés par des hommes. Au départ, le power dressing se traduisait essentiellement par des vestes masculines aux épaules surdimensionnées (power suit), comme Melanie Griffith dans le film Working Girl. A l’ère de #MeToo et de la quatrième vague du féminisme, les businesswomen et les politiciennes comme Nancy Pelosi – présidente de la Chambre des représentants américaine – délaissent quelque peu le blazer et lui préfèrent la power dress, une robe structurée et couvrante laissant apparaître les courbes du corps.
Power dressing ou pas, revendiquer la puissance féminine par le vêtement n’a jamais été un problème pour Céline Amaudruz, 41 ans. «Ma mère est femme d’affaires. Elle m’a toujours appris à prêter une attention particulière à mon apparence, sachant que je serais d’abord jugée là-dessus. J’ai décidé de prendre cela comme une liberté. Il est inutile de renier son style dans l’espoir d’être écoutée: de toute façon, il y aura des commentaires», soutient la conseillère nationale (UDC/GE), également gérante de fortune. Tailleurs avec jupe ou pantalon, costumes trois pièces, robes structurées façon power dress, talons de 8 à 10 centimètres: le vestiaire professionnel de Céline Amaudruz est celui d’une femme d’affaires qui s’assume. Une liberté de ton stylistique qui suscite parfois une violente animosité. «Sur les réseaux sociaux, j’ai été traitée de pute, de bimbo, on a commenté mes seins, on a écrit que je ferais mieux d’aller faire des films pornos plutôt que de la politique», détaille la députée.
L’attaque la plus violente et la plus sexiste est arrivée des rangs de son propre parti. Fin 2017, sur fond d’affaire Yannick Buttet, la vice-présidente de l’UDC avouait ouvertement avoir été victime de gestes déplacés sous la coupole fédérale, préférant toutefois ne pas donner de nom. A la suite de ce témoignage – le premier émanant d’une parlementaire fédérale –, le rédacteur en chef de la Weltwoche, l’UDC Roger Köppel, prenait sa plume pour accuser l’élue de ne porter que des jupes courtes ou des hauts moulants. Victime devenue coupable, Céline Amaudruz n’a pas modifié sa garde-robe d’un iota. «Cela m’a donné encore plus envie d’assumer ma féminité. Je ne veux pas qu’un homme me laisse me remettre en question sur ma façon de m’habiller. Cela n’a rien à voir avec mes capacités, et si ça dérange, tant pis», conclut la conseillère nationale.
Arc-en-ciel
«Trop masculines», «trop sexy», «trop strictes», «trop provocantes»: dans un monde sexiste, les femmes politiques semblent toujours manquer au devoir de «respectabilité» qui incomberait à leur fonction. Mais, au fait, l’uniforme féminin «adéquat» existe-t-il vraiment? «Demander aux élues de trouver une tenue «respectable» revient à les soumettre à une injonction impossible, répond Eléonore Lépinard, professeure associée en études genre, sociologue à l’Université de Lausanne. La politique est un métier de séduction. Sous le regard des médias et du public, n’importe quel micro-détail peut prêter à une sexualisation. Même en étant habillées comme un homme, les femmes courent le danger d’être ramenée à leur corps.»
Peut-être plus pour longtemps. Lors des élections fédérales d’octobre 2019, les femmes ont opéré une percée historique au Conseil national et occupent désormais 42% des sièges de la Chambre du peuple, soit 20 sièges de plus qu’en 2015. Un événement politique majeur qui fait écho à la grève des femmes du 14 juin 2019 pour plus d’égalité, d’argent et de respect. Au parlement, cette vague violette se traduit aussi par une modification des habitudes vestimentaires. «Au début de la législature, je suis retournée dans la salle du Conseil national pour voir mes collègues, se remémore la sénatrice Adèle Thorens. Là où les costumes sombres dominaient habituellement, il y avait de la couleur partout, des robes à motifs, des chemisiers, des foulards. Visuellement, c’était génial: le changement était là.» Force du nombre oblige, les attaques vestimentaires à l’endroit des femmes ont été ringardisées au sein du parlement. Au point que le bureau du très conservateur Conseil des Etats vient d’abolir une règle écrite obligeant les élues à se couvrir les épaules au sein de la Chambre haute.
Pour la nouvelle sénatrice Johanna Gapany (PLR/FR), 32 ans, la question des tenues des politiciennes est devenue obsolète. «Avant, les femmes étaient encore moins nombreuses et avaient peu de modèles en politique, c’était alors sans doute plus difficile pour elles de ne pas être remarquée. Aujourd’hui, il y a tellement de différents styles que ce n’est, à mon sens, plus un problème. Les femmes ne sont pas des victimes, elles ont une marge de manœuvre pour le choix de leurs tenues. En ce qui me concerne, j’opte pour des tenues classiques et confortables. Et, au fond, cela n’a pas beaucoup d’importance. Ce n’est pas un vêtement qui va donner de la crédibilité à une femme, c’est ce qu’elle dit.»
A consulter également le blog collectif du Temps pour la grève féministe de 2019
A l'exception de Simonetta Sommaruga, toutes les politiciennes présentes dans cet article ont été habillées par Bon Génie Grieder.
Comme l'explique la styliste Anouck Mutsaerts: «Mon défi était de comprendre le style et la personnalité de chaque femme afin de trouver un vêtement qui lui soit fidèle. Il s'agissait de faire ressortir la force et les convictions qui habitent ces députées tout en respectant les codes vestimentaires de l'arène politique».