– Qui est pour vous l’icône, la personne qui incarne le mieux cette élégance? – Marcello Mastroianni a peut-être été le meilleur exemple de ce type d’élégance. A la fois en tant qu’individu mais aussi au travers des personnages qu’il interprétait à l’écran. Il affichait toujours un soupçon d’auto-ironie et de paresse qui mettait encore plus en valeur cet air détaché. Dans les rues italiennes, il est encore aujourd’hui facile de voir des hommes avec le même genre d’attitude.
– Quels détails vestimentaires sont-ils caractéristiques de l’élégance à l’italienne? – Une belle chemise, même portée sans cravate, des chaussures qu’on ne met pas par hasard même s’il s’agit de chaussures de sport, un sens profond de la couleur et un goût exquis du mariage entre des choses différentes. Le tout appuyé par des tissus de qualité, une coupe impeccable, des proportions équilibrées et un soin fouillé des détails: la griffe de la mode «made in Italy».
– L’élégance à l’italienne est-elle basée sur l’apparence vestimentaire uniquement? – Absolument pas. Chez nous, l’élégance est une philosophie de vie. L’éclectisme – le versant positif de nos incohérences et de notre individualisme poussé –, est le fruit de nombreuses cultures qui se sont superposées et qui se superposent encore dans notre pays. Un melting-pot ante litteram, un mélange avant-gardiste, ainsi qu’une habitude esthétique de la diversité qui peuvent se révéler utiles dans notre époque revenue de tout.
– Est-ce une prédisposition à anticiper les modes ou au contraire quelque chose d’intemporel? – Dès le début de l’aventure du «made in Italy», nous avons su interpréter le désir diffus de confort, un confort nié par une élégance trop rigide, presque hautaine. C’est en ce sens que nous avons vraiment anticipé le style classique sport qui est aujourd’hui le plus répandu. Mais nous avons également réussi et réussissons encore à filtrer de façon créative et selon notre goût éclectique les tendances mode les plus significatives qui naissent dans des pays de culture différente.