Une machine à coudre, un tracteur, une chaise Landi… Tous des parangons du design suisse, tous photographiés en situation et regroupés dans un petit livre intitulé Famous Ordinary Things. L’idée de ce glossaire tout en image revient à Demian Conrad, graphiste et éditeur de design tessinois sous le nom de Dadadum mais résidant à Lausanne depuis 10 ans, et à Rob van Leijsen, graphiste néerlandais établi à Genève. «On ne voulait pas faire un énième bouquin sur le design suisse, explique Demian Conrad. Ce livre n’est ni une monographie, ni un ouvrage scientifique. C’est un projet culturel et ludique qui montre comment les gens vivent avec ces objets chez eux.»

Au fil des 162 pages du bouquin, le lecteur tombe sur du design comme il l’entend: des tables, des chaises et des luminaires. Mais aussi des produits typiques helvétiques dont la contribution à l’histoire des formes ne saute pas immédiatement aux yeux. C’est le cas du taille-mines Gedess de Georges Dessonaz, du passeport de Roger Pfund, de l’épluche-légumes Rex d’Alfred Neweczeral. «Les participants étaient libres de prendre en photo avec leur smartphone les objets qui leur plaisaient, mais en respectant un certain contexte domestique», continue le graphiste lausannois. «L’idée était de montrer la vraie nature de ces produits autrement que sous les lumières du marketing. Et d’ainsi mettre en valeur leur fonction qui est aussi d’amuser et d’étonner».

115 contributeurs ont ainsi été appelés à coopérer. La sélection? Elle brasse large. Directeur de théâtre (Vincent Baudriller, celui de Vidy), curateur star (Hans-Ulrich Obrist), designers, forcément (Nicolas Le Moigne, Adrien Rovero, Philippe Dedelley, Alfredo Häberli), artistes (Luc Mattenberger, Matthieu Gafsou, Daniela Droz, Olaf Breuning), directeur d’école (Jean-Pierre Greff, celle de la HEAD-Genève), architectes (Mario Botta), arbitre du bon goût (Mélanie Blanc) et politicien (Daniel Brélaz) ont apporté leur concours. Edité par Dabook, le petit livre jaune lance ainsi une collection «d’ouvrages dédiés au design et à son processus, reprend Demian Conrad. Mais sans pression commerciale. Notre motivation reste avant tout d’être des diffuseurs de culture.»


«Famous Ordinary Things», Ed. Dabook, 162 pages.