Ils sont Français, Italien ou encore Canadienne. Comme des milliers de touristes, ils découvrent cet été les emblématiques paysages helvétiques: les contreforts alpins, les lacs azurés du Tessin ou le vieux Genève. Le Temps leur a volé quelques minutes de leur voyage pour qu’ils partagent leur regard sur la Suisse. Comme un miroir qu’ils nous tendent, à travers lui c’est un peu notre pays que nous redécouvrons.


Andrea Cipriani: «Mes multiples états de l’âme»

Il a 54 ans et est Italien. Il vit à Trieste et exerce la profession de dentiste à Gorizia. C’est sa troisième visite à Genève. Il aime voyager en Suisse essentiellement pour ses villes d’art, ses musées. Cet été, en juillet, le road trip a duré douze jours, de Bâle à Lucerne en passant par Zurich, Winterthour, Berne, Vevey et Genève. Il a réalisé, au total, près de 4000 photos.

Les Bains des Pâquis. Un coin de divertissement et de liberté. Le Jet d’eau rafraîchit juste en le regardant, il invite à la transgression et à se laisser aller, au moins dans l’eau.

Le Centre Henry-Dunant pour le dialogue humanitaire. Comme un déjà-vu, le cadrage de cette photo me fait penser pour un instant à un tableau de René Magritte, L’Empire des lumières. Ce n’est qu’un moment, mais l’impression est très vive, et avec elle le plaisir du moment que je suis en train de vivre.

A bord d’un des nombreux trams genevois. Une expérience plus qu’une photo, pour essayer de mesurer le contraste entre le rythme de la vie quotidienne, souvent frénétique, chaotique, usant, et la succession régulière de routes, ponts, trottoirs ordonnés et bien entretenus.


Monique Goulet: des instants tessinois

69 ans, d’origine canadienne, elle vit au Portugal depuis douze ans. «Avec mon mari, nous  avons de la famille et des amis en Suisse italienne; nous sommes venus un long week-end pour passer du temps ensemble et bien manger.»

C’est la vue depuis le balcon de l’appartement de notre fille. Je la trouve très agréable. Le clocher de l’église est pittoresque, plaisant à voir et à entendre (même s’il sonne un peu fort!). Je trouve que c’est une chance de voir le lac depuis chez soi.

Nous étions sur le bateau traversier. Nous sommes passés près des îles de Brissago, autrefois propriété d’une baronne russe, où il y a un magnifique jardin botanique. Mais nous ne nous y sommes pas arrêtés.

Ce sont de magnifiques hortensias – au Canada, nous les appelons «hydrangées» – qui étaient dans le jardin de notre hôtel. Je les trouvais très beaux, très accueillants. Nous prenions l’apéritif sur une petite table devant ces fleurs. Un très joli décor.


La famille Vogel, au fil du Rhône à vélo

La famille Vogel habite la région bâloise. Elle est composée  de Corinne, 45 ans, juriste;  Marco, 43 ans, musicien; Hanna, qui a fêté ses 13 ans lors du voyage; et Adrian, 10 ans. Cette année, pour leurs vacances, ils ont traversé le Valais sur deux roues, en suivant le cours rhodanien.

Notre voyage a débuté sous un soleil de plomb, avec des températures très élevées.

Le voyage nous a permis de découvrir de nombreux détails. Nous nous sommes arrêtés dans les endroits que nous aimions le plus.

Nous roulons avec impatience vers le lac Léman. Ce n’est plus très loin. La rivière s’élargit de plus en plus et nous apercevons l’embouchure. Nous avons réussi à traverser le Vieux-Pays.


Therese Marie Peskowits: «L'histoire stimule l'imagination»

Historienne de l’art américaine, elle est originaire de Chicago. Tombée amoureuse de Lucerne à l’âge de 16 ans, alors qu’elle étudiait la ville en cours d’allemand, elle s’y rend désormais très régulièrement. Passionnée par les sites historiques et les traditions suisses, la collectionneuse de l’Illinois partage son temps entre Soleure, d’où son compagnon est originaire, et Chicago, où elle prépare en ce moment la biennale d’architecture de la ville.

La pharmacie Alte de Suidtersche. Lors de mes visites de Lucerne – seule ou avec des amis –, j’essaie toujours d’inclure ce magnifique escalier du XVIe siècle. Il fait partie de la plus ancienne pharmacie de la ville, toujours en activité. Superbe de l’extérieur, mais l’intérieur est encore plus impressionnant.

Mont Pilatus. En tant que native des Grandes Plaines du Midwest américain, je savais que cette extraordinaire vue des Alpes constituerait une introduction idéale aux beautés de la Suisse pour un de mes collègues en visite.

Joueur de cor des Alpes, mont Pilatus. Nous n’aurions pas pu espérer un accueil plus traditionnellement helvétique que celui-ci. Il nous attendait au sommet de la montagne, à la sortie du train à crémaillère.


Gérard Draa: «Ressentir l’émotion du paysage»

Avec un groupe d’amis, Gérard Draa s’est attaqué au Tour des Muverans. Ce Français de 61 ans a passé six jours sur les sentiers des alpes vaudoises et valaisannes. Membre de la fédération française de randonnée pédestre, il a des kilomètres dans les jambes. Armé d’une carte et d’un appareil photo, il s’est laissé porter par la beauté des sommets.

Des dégradés de vert. Plutôt habitués à la végétation torturée par le soleil de Provence, les dégradés de vert de l’alpage suisse nous ont ravi. La floraison exceptionnelle des vallons nous en a mis plein les yeux. Les papillons multicolores se régalaient.

Un feu de bois après le déluge. La pluie s’était arrêtée le temps d’une courte pause. Même les vaches avaient triste mine, tête basse et pattes dans la boue. Le pique-nique était proscrit pour cause de mauvais temps, nous avons déjeuner à la cabane de la Tour. Les gérants ont fait un feu de bois, c’était très agréable après ce déluge. Les montagnards suisses sont très accueillants.

Un rideau de brume. Ce matin-là, le temps était maussade. Le paysage se dissimulait derrière un léger rideau de brume, nous étions en Ecosse! Nous descendions au lac supérieur de Fully pour mieux remonter sur la cabane de Demècre. L’équipe de bénévoles était très accueillante. Nous avons pris un peu de bon temps avant de repartir.

Une montée rude au menu. Après une dégustation d’excellents roestis, une bonne nuit et un copieux petit-déjeuner à l’auberge de Pont de Nant, nous avons débuté notre excursion en territoire vaudois et valaisan sous un ciel clément. Une montée rude était au menu: tout le monde était averti. Quelques chèvres occupaient le chemin, tandis que des cochons batifolaient dans leur enclos.