L’été, il y a ceux qui partent souvent, pour peu de temps. Et ceux qui disparaissent une seule fois, pour longtemps. Autrement dit, il y a les fous de shots à profusion et les amateurs d’infusions. D’ordinaire, chronique oblige, on tranche en faveur d’un camp. Mais, cette fois, non. Tout dépend de qui on est et de ce qu’on attend.

Les spécialistes le disent. A moins de trois semaines de coupure, impossible de se régénérer en profondeur. La première semaine, on est encore traversé par les ondes du travail, la seconde, on lâche vraiment et l’on se dissout dans l’espace blanc du néant bienfaisant et, la dernière, on remonte gentiment le potentiomètre du labeur avec ses pics d’excitation et de tensions. Les anxieux auront particulièrement à cœur de décrocher pour de bon. Sinon, ils recommencent l’année tout froissés avec un capital stress déjà entamé.

Curiosité, détachement et disponibilité

Il en va différemment des bons vivants. Ces êtres élus qui mettent sur off dès qu’ils passent la porte du bureau et rallument la lumière en rentrant. Pour eux, trois jours à la montagne, chez des amis, dans une ville étrangère ou à la mer, suffisent à les recharger. D’accord, ils ne décrochent jamais vraiment, mais c’est qu’ils n’ont pas un rapport pesant au job. Ils l’abordent avec la même décontraction que leurs virées. Un mélange de curiosité, de détachement et de disponibilité. Et, comme en trois jours, ils accomplissent autant d’activités que le premier groupe en trois semaines, ils reviennent avec l’impression qu’ils sont partis deux mois.

Le second scénario paraît idéal? Il est donc suspect. Car, que l’on sache, les shots ne sont pas les meilleurs amis de l’homme. Un diable se cache forcément dans cette régénération minute. A moins qu’il y ait des diables de femmes et d’hommes…


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