A Vienne, les bals font toujours tourner les têtes
Après deux ans de privation, due à la pandémie de covid, les Viennois sont heureux de renouer avec une tradition vieille de plusieurs siècles, et qui n’a jamais été aussi vivante qu’aujourd’hui. Cette saison pourrait en effet battre des records de fréquentation et de recettes
Dans le très chic premier arrondissement viennois se dresse une école de danse non moins élégante: l’Ecole Elmayer, une référence dans la capitale autrichienne. Ce matin d’hiver, c’est l’effervescence dans la salle principale: une trentaine de jeunes couples sont en pleine répétition. Ce sont les «débutants». Leur mission? Ouvrir les bals. «La plupart ne sont pas des danseurs professionnels, explique leur professeur Peter Leitner, il s’agit souvent d’élèves de notre école ou d’anciens élèves qui passent, pour chaque grand bal, une audition.»
Et le niveau demandé est élevé: les «novices» doivent maîtriser des danses difficiles telles que la valse viennoise. «C’est une valse très rapide, bien différente de celle qu’on voit dans les films, c’est à peu près 60 battements par minute!» détaille Amandine, 17 ans. Avec son partenaire, Benedikt, ils ouvriront leur premier bal cette année, une grande fierté pour ce jeune couple, qui a dû s’y reprendre à trois fois pour être sélectionné. «On est très heureux, confie Benedikt, car c’est une belle tradition, qui relie les générations. Mes grands-parents me parlent souvent de leur expérience, quand ils ont eux-mêmes ouvert un bal.» Comme les autres débutants, Amandine et Benedikt ont trois séances de deux heures pour apprendre la chorégraphie imposée et être fin prêts le jour J.