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Concentré d’invention
L’équipe justement. Le théâtre, comme l’horlogerie, est un art du savoir-faire et de l’artisanat, mais aussi de l’intelligence collective. Un concentré d’invention qui rend visible le temps. «En cela, la montre incarne de façon assez magnifique ce qu’est le théâtre», observe Vincent Baudriller, qui porte une Junghans, la plus fameuse, celle dessinée par Max Bill. A la fois en hommage pour l’architecte de Vidy et par goût esthétique.
«La première fois que je l’ai vue, c’était au poignet du metteur en scène Romeo Castellucci. Quand je suis arrivé ici, le théâtre fêtait son 50e anniversaire. Il était évident qu’il me fallait la même. Elle représente l’esprit du Bauhaus, où Max Bill a étudié. Un cadran, des aiguilles: ici, c’est la fonction qui guide la forme. Tout est concentré sur l’utilité et la beauté de l’utilité. De la même manière que ce bâtiment est constitué d’un assemblage de modules simples. Il est de plain-pied, ne cultive aucune grandiloquence. Contrairement à beaucoup des théâtres d’aujourd’hui, il a été construit à échelle humaine. Des bâtiments de l’Exposition nationale de 1964, il est aussi le dernier à avoir conservé sa valeur d’usage. De la même manière que cette montre n’a pas cessé d’être produite depuis 1961. Ce sont des objets vivants.»