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Lors de son procès pour vol, Christophe Profit, qui s’est fait connaître en 1982 pour son ascension en solitaire d’une paroi de 900 mètres sur la face ouest des Drus, dans le massif du Mont-Blanc, avait affirmé à l’audience avoir agi «pour éviter que des alpinistes amateurs sans expérience puissent prendre des risques inutiles». L’été dernier, Christophe Profit avait déjà partagé ses craintes au Temps: «Ces ancrages font figure de jalon et invitent les non-initiés à emprunter l’itinéraire devenu très raide et dangereux après l’apparition des crevasses. C’est une indication trompeuse», avait-il déclaré. Le guide craint aussi que ces quatre pics métalliques soient une porte ouverte à d’autres installations de toutes sortes.
A l’audience, il a souligné qu’il existait «un itinéraire alternatif possible» qui respectait l’essence même de la discipline, à savoir l’absence d’installation humaine. Lui-même a trouvé un passage alternatif, expliquait-il au Temps. Moins raide que la voie normale qu’il a rebaptisée «voie des pieux», son itinéraire contourne le passage par la gauche en louvoyant dans la face nord du Mont-Blanc.
Le Mont-Blanc sera-t-il de plus en plus sécurisé? De nouveaux pieux seront-ils installés au fil des crevasses? Le débat continuera d’animer ceux qui veulent garder la montagne épargnée de toute impureté et les autres qui souhaitent allouer des moyens pour rendre son cheminement plus sécurisé.
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