Comme le dit Arsène Wenger, «la chose positive, c’est que nous savons exactement ce que nous avons à faire». Gagner par deux buts d’écart mercredi soir au Pirée contre Olympiakos. Tout autre résultat éliminerait Arsenal de la Ligue des champions. Ne pas passer l’hiver, ne pas jouer les huitièmes de finale en février prochain constituerait une première pour les Gunners depuis 1999.

Ce serait une déception, et indiscutablement un échec sportif. Mais pas une catastrophe. D’abord, parce que l’équipe est très bien classée en championnat, deuxième à seulement deux points de Leicester. Pour la première fois depuis très longtemps, Arsenal peut décrocher en mai le titre de champion qui le fuit depuis sa mythique saison 2003-2004, lorsqu’il demeura invaincu toute la saison, et même au-delà (49 matches entre mai 2003 et octobre 2004). Pour les Anglais, la Premier League reste la compétition la plus importante, très loin devant la Ligue des champions. Lors de l’assemblée générale des actionnaires en octobre, Arsène Wenger a confirmé que le club était prêt à se renforcer cet hiver pour remporter un quatorzième titre national.

Finances favorables

A l’arrivée de «Arsene who?» dans le nord de Londres en 1996, Arsenal employait 80 personnes et l’action valait 400 livres sterling. Aujourd’hui, le club compte 550 employés et ses rares actions disponibles partent pour 16 000 livres. Le club a autofinancé la construction de son nouveau stade, qui a coûté 540 millions de francs. Durant sept à huit ans, cet investissement lui a interdit toute ambition sportive. Arsenal a vendu ses meilleurs joueurs à la concurrence et comptait sur la Ligue des champions pour tenir financièrement. Jamais titrés mais toujours dans les quatre premiers en championnat, les Gunners ont prolongé une série en cours de 18 qualifications consécutives sur la scène européenne (seul le Real Madrid fait mieux).

Inauguré en 2006, l’Emirates Stadium tourne à plein régime. Chaque siège (60 000 spectateurs en moyenne) rapporte annuellement 1884 francs, selon le calcul du cabinet Deloitte. Le nouveau stade a permis d’accroître de 50% le chiffre d’affaires du club (470 millions de francs pour la saison 2014-2015). Le club a réalisé un bénéfice de 34 millions de francs et engrangé 120 millions de francs de réserves de liquidités. Et à nouveau remporté des trophées: deux FA Cup en 2014 et 2015.

Don de l’UEFA

L’an dernier, Arsenal a reçu 38 millions de francs de l’UEFA pour sa participation à la Ligue des champions. Une jolie somme, mais qui ne représente plus que 10% de son chiffre d’affaires. Au même moment, le club londonien recevait 133 millions de francs de la Premier League. Et devrait en toucher 300 millions à la fin de la saison. L’élimination en Ligue des champions, qui aurait été un accident industriel il y a dix ans, ne constituerait plus aujourd’hui qu’un incident de parcours.