Le Barça et le Real Madrid se renvoient la balle du franquisme
Depuis quelques jours, une violente polémique oppose les deux Grands d’Espagne et remue les heures sombres du pays. Derrière les outrances, une même tentative de part et d’autre d’affirmer leur identité
Le FC Barcelone avance vers un 27e titre de champion national tandis que le Real Madrid, facile vainqueur mardi à Chelsea en quart de finale retour de la Ligue des Champions (4-0 sur l’ensemble des deux matchs), a de bonnes chances de remporter une quinzième fois sa compétition préférée. Rien de nouveau sous le soleil d’Espagne… Les deux grands du futból espagnol se déchirent pourtant depuis quatre jours, et tout le pays avec eux, autour d’une sale période que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître mais qui continue d’instiller son poison au cœur de la vie publique.
Empêtré depuis plusieurs mois dans l’affaire Negreira – du nom de l’ancien responsable de l’arbitrage espagnol que le FC Barcelone a rétribué via des sociétés pour plus de 7,3 millions d’euros entre 2001 et 2018, et donc possiblement pour acheter des matchs –, le président du Barça, Joan Laporta, s’est défendu de toute tricherie en pratiquant l’art de la contre-attaque, lundi lors d’une conférence de presse. Le Barça n’a pas pu acheter les matchs, a dit Laporta, puisque, c’est bien connu, «le Real Madrid a été favorisé par les décisions arbitrales pendant des décennies. C’est l’équipe du régime.»