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Commentaire. Eddy Merckx, la Romandie et le Pro Tour

Commentaire.

Le suspense final proposé par le contre-la-montre lausannois ne peut masquer toutes les apparences: d'un point de vue sportif, le Tour de Romandie s'est offert un 60e anniversaire tristounet. Certes palpitant, le dénouement ne permet pas complètement d'oublier l'attentisme et le manque de fantaisie dont le peloton a fait preuve depuis mardi. Entre ceux qui terminent la saison des Classiques fatigués, ceux qui en gardent sous le pied à l'approche du Giro et ceux qui ne pensent qu'au Tour de France, le spectacle a trinqué.

Que dire de Jan Ullrich? La «performance» de l'Allemand, tout à fait inopérant à deux mois d'un Tour de France qu'il dit vouloir gagner, n'a fait honneur ni à l'épreuve, ni à la bicyclette. Quid de l'avenir? Richard Chassot et son équipe, repreneurs effectifs d'une course lâchée par IMG après cinq ans de boulot sérieux, mais trop peu rentable aux yeux du groupe américain, souhaitent redonner au Tour de Romandie «un esprit de famille et un visage qui correspond mieux à la tradition du cyclisme».

On se réjouit. Et on ose croire que la «commission indépendante» - concept très à la mode du côté de l'UCI - qui doit, dans les semaines à venir, décerner ou non sa licence Pro Tour au Tour de Romandie, sera sensible à l'argument. «Elle appliquera des critères de sélection et ne fonctionnera pas à l'affectif», prévient Alain Rumpf, manager d'un UCI Pro Tour qui ne cache pas son envie de se développer hors d'Europe. Et comme nombre de courses américaines et australiennes ne demandent qu'à intégrer le circuit...

Secondaire dans le calendrier international actuel, le Tour de Romandie a-t-il les moyens de conserver sa place au sein du sacro-saint Pro Tour? Ses futurs organisateurs sont convaincus que oui. Il faut leur faire confiance et espérer. Ne serait-ce parce que des gens comme Ferdy Kübler, Gino Bartali, Hugo Koblet, Eddy Merckx, Felice Gimondi, Bernard Hinault, Stephen Roche ou Laurent Jalabert ont inscrit leur nom au palmarès de l'épreuve.