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Courir, la nouvelle vogue pour passer les Fêtes

A Genève - où l'Escalade aura lieu samedi - et partout ailleurs en Suisse, les épreuves pédestres pullulent en décembre.

Courir dans le froid et l'obscurité: les épreuves pédestres organisées en fin d'année ne possèdent pas, a priori, les meilleurs atouts pour appâter les amateurs de jogging. Pourtant, à l'instar de la Course de l'Escalade qui aura lieu samedi à Genève, les derniers rendez-vous de l'an font un tabac. Avec 23634 inscriptions, l'édition 2006 de l'Escalade a enregistré un nouveau record, proche du meilleur résultat de son histoire (23899), chiffre atteint lors de son 25e anniversaire, en 2002. Mais cette année-là fut particulière: il y eut deux compétitions au lieu d'une et, sur les 23899 inscrits, environ 19800 avaient choisi la Course de l'Escalade et plus de 4000 la Course du Duc.

Toutes les épreuves de fin d'année, ou presque, enregistrent une hausse de la participation. La Corrida bulloise vient de franchir le cap des 4000 inscriptions. La Course de Noël de Sion a gagné une centaine de coureurs par édition depuis l'an 2000. A Zurich, les organisateurs de la Course de la Saint-Sylvestre s'attendent à dépasser, pour la première fois, la barre des 17000 coureurs le 17 décembre. Le Marathon du Nouvel An, qui se déroulera également à Zurich (départ le 1er janvier à minuit), devrait rassembler quelque 350 coureurs, contre 250 l'année dernière. Envie de «marquer le coup» ou désir de clore la saison en beauté? Toujours est-il que le public en redemande. Ou peut-être se lasse-t-il des façons plus conventionnelles de fêter la nouvelle année? Il existe de plus en plus de courses organisées le 31 décembre ou le 1er janvier. Rome avait eu la bonne idée de créer un «Marathon de l'an 2000» le 1er janvier du nouveau millénaire. Les dossards s'étaient littéralement arrachés. La ville d'Assise avait profité de l'occasion pour en organiser un autre le 31 décembre 1999. Succès total. De nombreux coureurs avaient choisi de faire les deux!

Pionnière du genre, la Corrida de São Paulo, vieille de plus de 80 ans, rassemble une dizaine de milliers de coureurs chaque année. Le départ de cette épreuve mythique a longtemps été donné le 31 décembre à 23h55 exactement, mais a finalement été ramené à une heure moins tardive pour ménager l'élite. Son immense succès est à l'origine de l'utilisation du terme corrida (qui signifie «petite course» en portugais) pour désigner les épreuves organisées sur de courtes distances les derniers jours de l'an.

Mais les adeptes de l'endurance ne sont pas en reste. La Suissesse Daniela Zahner, par exemple, a lancé l'Ultramarathon du Pays Dogon, au Mali. Il s'agit d'un raid de 160 km en sept étapes qui couvre la période du 26 décembre au 5 janvier. Particularité de l'épreuve, les recettes sont destinées à financer la formation professionnelle de jeunes Maliens. Les coureurs ont la possibilité de faire connaissance avec les bénéficiaires en visitant les villages. La compétition coïncide d'ailleurs avec une traditionnelle «Fête des masques» à ne rater sous aucun prétexte.

A l'étranger également, l'association 100-marathon.club, qui réunit des coureurs ayant accompli au moins cent marathons dans leur vie, organise parfois des épreuves en fin d'année - par exemple un marathon le 31 décembre et un autre le 1er janvier, dans la même ville, afin de permettre aux participants de réaliser le doublé. Comme il est difficile de trouver des volontaires pour tenir les stands de ravitaillement à ce moment de l'année, les participants doivent généralement patienter jusqu'au 21e kilomètre pour se voir offrir quelque chose à boire. Mais les premiers intéressés n'ont pas idée de se plaindre.

Le club a parfois proposé à ses membres une dizaine de marathons pendant la seule période des fêtes de fin d'année. Une folie? Les responsables du club - l'un d'eux aurait effectué plus de 1000 marathons - ne se laissent pas décontenancer: «Ne pas être fou du tout, c'est déjà ne pas être normal», répondent-ils sur leur site internet...