Pionnière du genre, la Corrida de São Paulo, vieille de plus de 80 ans, rassemble une dizaine de milliers de coureurs chaque année. Le départ de cette épreuve mythique a longtemps été donné le 31 décembre à 23h55 exactement, mais a finalement été ramené à une heure moins tardive pour ménager l'élite. Son immense succès est à l'origine de l'utilisation du terme corrida (qui signifie «petite course» en portugais) pour désigner les épreuves organisées sur de courtes distances les derniers jours de l'an.
Mais les adeptes de l'endurance ne sont pas en reste. La Suissesse Daniela Zahner, par exemple, a lancé l'Ultramarathon du Pays Dogon, au Mali. Il s'agit d'un raid de 160 km en sept étapes qui couvre la période du 26 décembre au 5 janvier. Particularité de l'épreuve, les recettes sont destinées à financer la formation professionnelle de jeunes Maliens. Les coureurs ont la possibilité de faire connaissance avec les bénéficiaires en visitant les villages. La compétition coïncide d'ailleurs avec une traditionnelle «Fête des masques» à ne rater sous aucun prétexte.
A l'étranger également, l'association 100-marathon.club, qui réunit des coureurs ayant accompli au moins cent marathons dans leur vie, organise parfois des épreuves en fin d'année - par exemple un marathon le 31 décembre et un autre le 1er janvier, dans la même ville, afin de permettre aux participants de réaliser le doublé. Comme il est difficile de trouver des volontaires pour tenir les stands de ravitaillement à ce moment de l'année, les participants doivent généralement patienter jusqu'au 21e kilomètre pour se voir offrir quelque chose à boire. Mais les premiers intéressés n'ont pas idée de se plaindre.
Le club a parfois proposé à ses membres une dizaine de marathons pendant la seule période des fêtes de fin d'année. Une folie? Les responsables du club - l'un d'eux aurait effectué plus de 1000 marathons - ne se laissent pas décontenancer: «Ne pas être fou du tout, c'est déjà ne pas être normal», répondent-ils sur leur site internet...