Cyclisme
AbonnéLa première grande classique de la saison, qui se tiendra samedi, ne se jouera pas sur des secteurs pavés, ni sur des côtes pentues. Son sort est scellé par une descente à haut risque de 3 kilomètres, qui contribue à sa légende

Sa victoire s’était jouée sur une lame de couteau: soit il gagnait, soit il tombait. Un an après son succès dans Milan-San Remo, l’une des courses d’un jour les plus lustrées du patrimoine du cyclisme, Matej Mohoric, le descendeur fou, fait encore frémir le peloton. Ses coéquipiers se remémorent quand le Slovène avait demandé à son collègue italien Davide Formolo: «Est-ce que tu as l’adresse d’un bon hôpital à San Remo?» Une plaisanterie, au cas où… Il est vrai que, lancé seul en tête, sur la route de cette colline appelée «Poggio», en plongée vers la cité balnéaire où se dresse l’arrivée, on avait vu sa roue arrière crisser dans le caniveau, lécher un accotement, frotter un bloc en béton devant une habitation, à un rien de décrocher. A chaque tournant: la peur.