Un nouveau cycle? Tout semble accréditer cette thèse: une équipe de France rajeunie, une communication «plus ouverte» et un staff modifié. Seulement, l'inconnue Domenech plane toujours. L'affaire sera réglée en octobre, pas avant.

Les données du problème sont simples. Raymond Domenech a sauvé sa place lors du Conseil fédéral du 3 juillet contre le vœu d'une bonne partie de l'opinion publique, des médias et du football français. L'obligation de résultat lors des trois premiers matches qualificatifs pour la Coupe du Monde 2010 lui a alors clairement été formulée.

Sa position s'est encore fragilisée avec l'arrivée d'Alain Boghossian dans l'entourage des Bleus. Bien qu'issu du supposé lobby France 98 tant redouté par la fédération, ce dernier constitue une alternative crédible à Didier Deschamps, jusque-là seul successeur plausible au poste de sélectionneur. Pour la Fédération, la montée en puissance d'Alain Boghossian arrive à point nommé pour faire barrage à son ancien coéquipier sous le maillot tricolore.

Trois matches cruciaux

Domenech n'a plus de joker. Toute défaite lui est interdite, et c'est bien tout l'enjeu des trois matches à venir pour les Bleus (Autriche, Serbie et Roumanie). Il fait peu de doutes que le destin du sélectionneur français serait réglé en cas de défaite dès samedi contre l'Autriche ou mercredi face à la Serbie. Perdre en Roumanie le 11 octobre serait moins grave à condition que les Bleus sortent de deux victoires.

Si à l'instar de Bacary Sagna et de Sidney Govou, les joueurs de l'équipe de France ne ressentent pas la pression imposée au sélectionneur, nul doute qu'une phrase prononcée par Domenech en début de semaine aura une importance toute particulière ce samedi face à l'Autriche: «A chaque fois que je rentre sur le terrain, je sais que ça peut être mon dernier match.»

Ce n'est ainsi qu'en octobre prochain qu'un nouveau cycle commencera vraiment pour les Bleus. Avec ou sans Domenech, les trois prochains matches en décideront.